Pourdebon facilite la vente en ligne des artisans

Détenue à 47 % par Chronopost et 53 % par Webedia, la place de marché Pourdebon a été mise en ligne en décembre dernier. Elle permet de mettre en relation des producteurs et des artisans avec des particuliers, qui passent leurs commandes via le site Internet www.pourdebon.com. « Certains producteurs possèdent leur propre site Internet de vente en ligne, mais cela demande des compétences techniques et du temps. L’intérêt de Pourdebon, c’est de s’ouvrir un nouveau canal de distribution, en bénéficiant d’une boutique e-commerce et d’une solution de transport clé en main », explique Nicolas Machard, directeur général de Pourdebon.

4 000 produits référencés

À ce jour, la plateforme compte près de 100 producteurs ou artisans actifs et 3 500 produits référencés. « Une trentaine de commerçants sont en cours d’embarquement. On devrait proposer 4 000 produits d’ici à un mois », précise Nicolas Machard. Des produits alimentaires de tous les univers des métiers de bouche sont en vente, de la boucherie à l’épicerie en passant par la poissonnerie, la fromagerie et le maraîcher. Ils sont bruts ou transformés, dans une logique de circuit court. 60 % de produits frais et 40 % de secs. « Notre spécificité porte tout particulièrement sur la prise en charge des produits frais, car nous bénéficions de la force du réseau Chronofresh, qui permet de livrer en express des produits frais et surgelés partout en France », développe Nicolas Machard.

Les professionnels souhaitant rejoindre la plateforme doivent prendre contact avec l’équipe et se présenter. « Nous sélectionnons les producteurs sur des critères objectifs de qualité, comme les labels AOP, AOC ou label Rouge. Nous nous interdisons les produits trop industriels et ceux qui ne sont pas issus d’un mode de production raisonnée ou bio », annonce Nicolas Machard. Pourdebon accompagne ensuite les futurs « e-commerçants » dans la sélection des produits proposés à la vente et la rédaction des fiches produits. Il n’y a pas de ticket d’entrée, la société prenant une commission de 25 % sur les ventes. Pour l’acheteur, la livraison est gratuite à partir de 50 euros d’achat chez un même vendeur (30 euros actuellement, pour le lancement). Sinon, elle est facturée 6,95 euros.

3 jours de délai de livraison

Une fois le panier validé par l’acheteur, le commerçant reçoit sa commande par Internet. C’est lui qui prépare l’emballage et la lettre de transport. Chronopost récupère le colis sur ses tournées de livraison, regroupe les commandes et les livre ensuite chez le client sur le créneau qu’il a choisi. « Au plus rapide, l’acheteur peut commander pour un délai de trois jours. On pourrait même envisager d’aller sur une livraison le jour même si le producteur est géographiquement proche de l’acheteur, mais pas avant fin 2017 voire 2018 », précise Nicolas Machard. La plateforme espère atteindre les 300 producteurs d’ici à la fin de l’année. « Contrairement à d’autres secteurs, l’agroalimentaire n’a pas encore subi la vague de plateformisation. Il y a un donc un vrai potentiel à développer ce type de services », souligne Nicolas Machard.

Horizon dégagé pour l’e-commerce

Selon Kantar Worldpanel, le marché mondial des produits de grande consommation-frais libre-service (PGC-FLS) vendus en ligne devrait atteindre 130 milliards de dollars d’ici à fin 2025. En France, le panéliste prévoit que les achats en ligne de PGC-FLS représenteraient 10 % du marché. L’alimentaire est l’un des plus gros contributeurs au chiffre d’affaires de ce circuit, notamment grâce à l’essor du drive. Les plus gros acheteurs en ligne sont les 35-49 ans, puisque 75 % d’entre eux ont déjà eu recours à ce circuit.