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Pour l’AGPM, «il n’y a pas d'alternative au maïs»

Les représentants de l'AGPM ont martelé hier qu’il n’y avait pas d'alternatives crédibles à la culture du maïs, vivement mise en cause cet été. Il ont en revanche plaidé pour leur «solution» hydrique.

L'impératif de constituer de nouvelles retenues d'eau sera à nouveau défendu au prochain congrès du maïs, les 13 et 14 septembre à Bordeaux. Lors de la présentation faite à la presse hier à Paris (maison de l'Aquitaine), l'état-major de l'AGPM (assemblée générale des producteurs de maïs) a plaidé que les producteurs de maïs-grain n'ont pas d'alternative à cette culture et que les éleveurs y trouvent une «valeur-refuge» en cas de sécheresse.

Ce n'est pas le président Christophe Terrain mais Dominique Bussereau qui l'a dit: la France a besoin de son maïs et il faut songer à stocker l'eau pour parer aux prochaines sécheresses. Le ministre de l'Agriculture attendu au congrès pour une visite-éclair y sera accueilli chaleureusement.

Dans les DDA et les préfectures, les défenseurs du stockage hydrique rencontrent de plus en plus d'écoute, a constaté Bernard Delsuc, président des producteurs de semences de maïs, qui ont absolument besoin d'eau pour rapporter quelque 150 millions d'euros à la balance commerciale du pays. Les stocks d'eau sont utiles à la vie des rivières, aux bases de loisir, au verdoiement des villes et jusqu'aux usages domestiques. Seule la moitié du volume des retenues collinaires les plus récentes sert à l'irrigation.

Le maïs, dont le quart seulement de la sole est irrigué, est loin d'être la seule culture consommatrice. Les vergers, les cultures potagères ou le blé le sont aussi. D'où le dépit de la filière, initiatrice de la politique de stockage hydrique, quand les arrêtés préfectoraux de restriction la visent en premier.

Les irrigants se contentent «d'eau brute»

L'AGPM rappelle que seulement 1% de l'eau de pluie est utilisée par l'agriculture en France, et que les irrigants ont réalisé 20% d'économies en 20 ans. « Il faut la stocker en hiver pour la consommer l'été », martèlent les responsables, qui retournent volontiers aux politiques locaux la question de la cherté de l'eau potable et des usages qui en sont faits… Les irrigants, eux, se contentent « d'eau brute ».

Le maïs n'a pas de cultures alternatives, insistent les responsables. Son cousin le sorgho, réputé moins gourmand en eau? Il « n'a pas de marché en France» et ses rendements chutent. Le tournesol? Une « catastrophe» cette année dans les zones qui ont manqué d'eau. Le blé? Ce n'est pas la vocation du Sud-Ouest.

Si la production nationale de maïs diminue, tout un éventail de débouchés, dont l'export, seront menacés, a prévenu l'économiste Claude Lacadée. Le représentant des amidonneries françaises a abondé dans son sens, soulignant que beaucoup des usines ne fonctionnent qu'au maïs. Sans parler de l'éthanol ; l'AGPM défend toujours son projet d'usine capable de transformer 500 000 tonnes dans le Sud-Ouest. D'autant plus que le débouché de l'amidonnerie va mal. En effet, Cargill ferme cette année une usine en Grande-Bretagne, et envisage de faire subir le même sort à une seconde, plus importante, dans deux ans. Les deux consomment 650 000 tonnes de maïs essentiellement français. Un argument en faveur de l'énergie renouvelable : le maïs consomme beaucoup plus de gaz carbonique qu'une autre culture.

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