Porc : Pigalys, symbole du regroupement
Trois années de crise en production porcine ont accéléré la formation de l’union Pigalys en Bretagne, pour rationaliser les coûts de fonctionnement des quatre groupements (coopératives sociétaires d’Unicopa) qui en sont à l’origine, et ainsi «conquérir des marchés et être acteur des restructurations à venir dans les métiers du porc», ont expliqué leurs dirigeants vendredi dernier. Viaporc (Finistère) et Porc Sud Bretagne (Morbihan) avaient formé en 2002 Pigalys comme un GIE de services. Dynal et Trieux (Côtes d’Armor) les avaient rejoints en 2003.
L’année dernière Viaporc, Dynal et Trieux transformaient le GIE en une coopérative. Pour des raisons culturelles, PSB avait choisi de rester à la porte, avant de s’associer en 2005 à la coopérative Pigalys dans l’union Pigalys. Suivant les conclusions du rapport Porry, le ministère de l’Agriculture a depuis octroyé des aides aux entreprises porcines qui se regroupent. Pigalys a récupéré 200 000 euros pour réaliser la fusion des services opérationnels (informatique, achats, etc.) des quatre groupements de producteurs. Pigalys a pratiqué des coupes claires dans ses effectifs, passés de 125 à 100 dont 9 licenciements secs. 1,2 million d’euros sont ainsi économisés chaque année sur les coûts de fonctionnement. Avec 800 éleveurs et 1,650 million de porcs charcutiers produits par an, Pigalys revendique la deuxième place des entreprises porcines de France, derrière Cooperl-Hunaudaye. Elle dispose de 14 millions d’euros de fonds propres, matelas destiné «à soutenir les éleveurs», selon le directeur général, Christophe Bèle. Le président de l’union Pigalys, Fortuné le Calvé (PSB) et son vice-président, Henri le Gléau (coopérative Pigalys) veulent ainsi démontrer que seul le regroupement d’entreprises ou des alliances sur des projets communs peut redresser les cours -1,128€ le kilo en 2004 pour un coût de revient moyen de 1,30€.
« Exporter ensemble »
Exemple : « Pigalys, Initia (3 groupements), l’Armorique, CEB et Porcial exportent chaque semaine, depuis l’automne 2004, près de 70 000 porcs vivants selon les meilleurs cours en Europe (Allemagne, Espagne, Italie…)», a expliqué Fortuné le Calvé (lire nos éditions précédentes). Selon lui, dégager 1% de la production bretonne a maintenu les cours en Bretagne. Que la production réussisse ce type d’alliances démontre aux abatteurs, « de plus en plus façonniers des GMS qui leur imposent leurs prix» qu’une stratégie commune permet de mieux tenir les prix. MM. Le Calvé et Gléau expliquent qu’Ils leur sembleraient plus logique que Cooperl, Socopa et CECAB exportent ensemble sur pays tiers. « C’est suicidaire de ne rien faire», s’est emporté Fortuné le Calvé.