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Porc : Agromousquetaires révise son contrat

Philippe Bizien, président d’Avertis ;Joseph Marquet, président de l’Association Louis d’Armel ;Frédéric Bébiot, président de la filière porcine d’Agromousquetaires ; et Guillaume Roué, président de Prestor.
© © Franck Jourdain

Agromousquetaires vient de signer une nouvelle mouture du contrat qu’il propose aux éleveurs de porcs approvisionnant ses deux abattoirs. La première n’aura couvert que 8 % de ses achats en 2016. Explications.

La branche porcine d’Agromousquetaires (Intermarché) s’était essayée l’an passé à la contractualisation avec les éleveurs de porcs. Pour garantir l’approvisionnement de ses deux outils d’abattage – ceux de JPA (Josselin, Morbihan) et Gatine Viandes (La Guerche-de-Bretagne, Ille-et-Vilaine) qui traitent 50 000 porcs par semaine –, elle avait proposé aux éleveurs un contrat fondé sur une logique de coût de production. Contre leur engagement sur cinq ans, elle les rémunérait à hauteur de 1,33 euro du kilogramme de porc vif lorsque le prix négocié au Marché du porc breton s’établissait dans un tunnel de prix compris entre 1,13 euro et 1,59 euro.

À première vue, ce contrat avait de quoi séduire dans un contexte de crise. Or, les cours sur le marché mondial ont commencé à se redresser à partir de mai 2016, sous l’impulsion de la demande très forte de la Chine en viandes de porc. C’en était fini du contrat d’Agromousquetaires qui n’aura réussi qu’à contractualiser l’équivalent de « 8 % de [son] approvisionnement sur 2016 », précise Patrick Faure, directeur de la filière porcine d’Agromousquetaires.

Pour autant, le producteur-commerçant n’a pas baissé les bras, persuadé qu’il lui faut « inventer des mécanismes pour garder la dynamique porcine en Bretagne dans une filière qui se réduit », explique Joseph Marquet, président de l’association Louis d’Armel, structure d’animation et de lien entre Agromousquetaires et ses trois groupements partenaires (Aveltis, Prestor et Cooperl Arc Atlantique). La seconde version du contrat qui a été proposé à la signature aux groupements qui l’approvisionnent, mardi 28 mars, a été établie en lien avec eux. Il se fonde sur une logique de « lissage de trésorerie », explique Patrick Faure. Tant que le prix au MPB est supérieur au prix pivot établi par l’industriel (1,33 euro), l’éleveur sous contrat perçoit le prix du marché. C’est lorsque le prix au MPB passe sous le prix pivot que le mécanisme du contrat Agromousquetaires se déclenche.

Engagement sur une période et un volume

« Nous paierons alors l’éleveur au prix pivot et créerons un compte de trésorerie sur lequel nous verserons la différence entre le prix MPB et le prix pivot », explique Patrick Faure. L’éleveur disposera donc d’une avance de trésorerie, toujours utile en période de crise. L’industriel « libéralisera progressivement la situation du compte en récupérant la trésorerie versée en période creuse quand le prix MPB sera repassé au-dessus du prix pivot. », précise-t-il.

Lorsque ce compte sera remis à zéro, l’industriel achètera le porc au prix MPB jusqu’à ce qu’il repasse sous le prix pivot, ce qui réactivera le mécanisme. De cette manière, l’éleveur « est assuré de ne jamais être en négatif vis-à-vis de l’industriel », assure Patrick Faure. Évidemment, l’éleveur devra s’engager sur une période (trois à cinq ans) et un volume (10 à 50 % de sa production). Convaincu de la pertinence de son dispositif, Agromousquetaires table sur la contractualisation de 50 % de ses cochons d’ici trois à cinq ans.

50 millions d’euros investis dans la transformation

Conformément à ce qu’il avait annoncé en 2015, Agromousquetaires a investi 25 millions d’euros dans la modernisation de l’abattoir de porcs JPA (Josselin, Morbihan) et s’apprête à en injecter autant, dans sa seconde unité d’importance (Gatine Viandes) à La Guerche-de-Bretagne (Ille-et-Vilaine), entre 2017 et 2020. « Nous avons pour objectif de réduire nos coûts de fabrication et d’améliorer le rendement matière », explique Patrick Faure, directeur de la filière porcine d’Agromousquetaires. Avec ses cinq unités de charcuterie-salaison, Agromousquetaires réalise 900 millions de chiffre d’affaires dont 65 % dans la charcuterie et 35 % dans la viande, avec 2 500 salariés. Bien qu’inférieures à la moyenne du marché, ses ventes à l’exportation atteignent tout de même 25 % du chiffre d'affaires.

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