Pintade : petite filière, grandes ambitions interprofessionnelles
Quand la volaille se vend mal, la pintade ne peut se vendre mieux ; c'est partant de cette vérité que Guy Lassus, secrétaire général du CIP (comité interprofessionnel de la pintade), s'est réjoui, en assemblée générale mardi dernier, de la prochaine naissance (en 2005 espère-t-il), de l'interprofession Volaille de chair, qui confèrera une « véritable représentativité » au secteur avicole français. Le financement de cette structure est un point d'interrogation, mais il faudra que « chaque filière, et notamment la pintade, préserve son identité, son autonomie et ses moyens ». En attendant, le responsable s'est félicité que le CIP ait été cette année « l'un des membres fondateurs et des chevilles ouvrières les plus actives » de l'Association de promotion de la volaille française et du Comité de liaison interprofessionnel avicole, les germes de l'interprofession.
La pintade ne représente pourtant qu'un peu plus de 3 % des ventes de volailles françaises et 2 % du tonnage, loin derrière le poulet, la dinde, et même le canard. Mais le CIP est avec le Cidef (comité de la dinde) une des deux seules interprofessions de volaille de chair. Constitué en 1987 sur le modèle de ce dernier, il a employé ses 500 000 à 600 000 euros de budget annuel à des actions techniques et promotionnelles. La France « est le seul pays au monde à avoir engagé un programme de sélection sur cette espèce, c'est le premier pays producteur, le premier exportateur et le premier pays consommateur de pintade au monde » a-t-il été rappelé.
Découpes et chapons en hausse
Jusqu'alors handicapées par une forte proportion de carcasses entières, les ventes de viande de pintade se redressent grâce au développement de la découpe. Celle-ci concerne déjà une pintade sur trois (une sur deux en standard). Ce développement a surtout profité ces dernières années à la restauration et aux exportations. Les tonnages vendus en restauration commerciale d'entrepriseont augmenté respectivement de 3,9 % et 5,5 % entre 2000 et 2002. Une tendance qui compense les régressions de 16,9 % et de 13,5 % dans les secteurs de l'enseignement et de la santé. L'export montre aussi une tendance favorable avec une hausse de 3,9 % en valeur sur les 7 premiers mois de cette année. Toutefois, les ménages n'ont pas encore vraiment profité de l'évolution. Or, ils représentent la majeure partie des tonnages vendus : 16 000 tonnes l'an dernier d'après Secodip contre 8 200 t en restauration (en 2002) et 2 600 t à l'export (2003). C'est pourquoi le CIP va concentrer ses budgets de communication de 2005 sur les lieux de vente. Le chapon de pintade est aussi une valeur en hausse. Pour cette fin d'année 2004, 105 460 pintadeaux auraient été mis en place en vue du chaponnage. Un nombre qui pulvérise de 28,5 % le record de l'an dernier.