Aller au contenu principal

À peine installé, Bridor compte déjà croître à Laval


> Louis Le Duff, président-directeur général du groupe éponyme et de Bridor.
Le fabricant de pains précuits et de viennoiseries surgelés, filiale du Breton Le Duff, a mis un pied en Mayenne, en vue d'y augmenter ses capacités de production de pain dans un premier temps. Reportage.

Dans le calme et avec lenteur, le pain fermente, défile, cuit et ressue dans la nouvelle boulangerie industrielle que Bridor a ouverte près de Laval en décembre dernier. La ligne de panification de Louverné fonctionne sur les mêmes principes que les deux lignes de Servon-sur-Vilaine dans les environs de Rennes.

Ligne entièrement mécanisée

Entièrement mécanisée, elle reproduit les gestes du boulanger jusqu'au façonnage des pains qu'elle enfourne sur sole de pierre. La pâte, bien humide, prend le temps de s'épanouir en développant ses arômes. La « mère du levain » se régénère chaque jour à Louverné ; elle a 45 ans, c'est la même qu'à Servon. Les farines sont de tradition, label Rouge, bio ou de meule. Les visiteurs invités à l'inauguration le 28 juin étaient servis en explications pendant leur progression à travers la partie fabrication des 12 m2 (superficie totale) du site. Ils étaient accompagnés des dirigeants du groupe Le Duff et de sa filiale, de meilleurs ouvriers de France en col tricolore, de conseillers et d'ambassadeurs de Bridor. Ce jour-là se confectionnaient des baguettes « Lenôtre Professionnel ». « Elles sont irrégulières, comme façonnées et scarifiées à la main », faisait remarquer Alain Blanchard, responsable R&D sous licence Lenôtre, pour qui le pain est « un produit vivant ».

42 % DES PAINS ET VIENNOISERIES EXPORTÉS

Bridor réalise 70 % de son activité à l'international, en comptant les exportations françaises (42 % des fabrications à Rennes) et celles des quatre usines d'Amérique du Nord, selon le directeur général. L'essentiel est commercialisé sous la marque Bridor dans l'hôtellerie, la restauration et pour fournir les points chauds de la grande distribution. La part fabriquée sous licence est « importante », mais confidentielle, selon le directeur général. Le principal partenaire sous licence est le traiteur Lenôtre, pour le marché européen et à l'export. L'approvisionnement des boutiques et restaurants du groupe en pains et viennoiseries à travers le monde représente moins de 10 % de l'activité. En dépit de prix relativement élevés, les pains précuits Bridor se vendent jusqu'aux discounters.

Passage aux 3x8 imminent

Cette usine de pains précuits surgelés haut de gamme permet à Bridor de poursuivre son expansion (son chiffre d'affaires était de 400 millions d'euros en 2013), en privilégiant l'hôtellerie et la restauration. Coût de l'installation : plus de 25 millions d'euros a précisé Louis Le Duff, président-directeur général du groupe éponyme et de Bridor. Cet investissement compte l'acquisition de 17 hectares pour accueillir toutes les extensions. Premier objectif : 14 000 t de pain par an, comme à Servon. Le fondateur de Le Duff (La Brioche Dorée, Pizza del'Arte, Ferme des Loges, etc.) a indiqué que son groupe consacre aux investissements 40 millions d'euros par an environ.

Guillaume Garot, ancien président de l'agglomération de Laval (venu à l'inauguration) n'était pas encore ministre quand Le Duff avait négocié son installation en 2011, promettant 150 emplois locaux à l'horizon 2017. Pour l'heure, 40 salariés sont à Louverné, où l'on travaille en 2x8. Le passage aux 3x8 est imminent et déjà Bruno Rousseau, directeur général de Bridor, envisage de doubler la capacité de production dans les deux ans, sous réserve d'une autorisation administrative.

« Géographiquement c'est très bien placé pour partir sur tous les grands axes de consommation français et des pays limitrophes », commentait l'invité des transports frigorifiques Postic, prestataire historique du groupe. L'usine est aussi bien située pour l'approvisionnement. Les meuniers Brochet en Ille-et-Vilaine et Girardeau en Loire-Atlantique, ainsi qu'un autre moulin du Mans (du groupe des Grands Moulins de Strasbourg comme Brochet) travaillent des blés de l'Ouest et de la Beauce. Un approvisionnement sûr.

Les plus lus

petit veau dans sa niche
Prix des petits veaux : après une courte baisse cet été, la tension revient

Les prix des petits veaux se sont tassés au mois d’août, tout en restant à des niveaux inédits pour la période. Mais la baisse…

Chargement d'un camion de pomme de terre. Acheminement sur un tapis.
Pourquoi les prix des pommes de terre industrie ont-ils tant plongé cet été ?

Les volumes de pomme de terre primeurs pour l’industrie qui ne sont pas contractualisés ne trouvent actuellement pas preneurs…

brebis en bergerie
« En trois ans, on a perdu 617 000 agneaux ! » : comment la filière ovine veut enrayer la baisse de production

Les abattages d’agneaux reculent depuis 4 ans, mais la filière croit au potentiel et pousse à travailler au cœur de chaque…

viande dans un carton
Viande bovine : pourquoi notre déficit commercial s’est réduit de 10 000 t au premier semestre 2025

Les exportations françaises de viande bovine progressent au premier semestre, malgré le manque de disponibilité et les prix…

bateau porte conteneur
Viande bovine : pourquoi les exportations australiennes battent des records début 2025

La hausse de la production australienne de viande bovine rencontre une demande mondiale particulièrement dynamique. Résultat,…

poules rousses en volière
Prix des poules pondeuses – Cotation réalisée le 22 août 2025

La CPP (Cotation poule pondeuse) est publiée dans Les Marchés le lundi reflète les prix de la semaine précédente. La CPR (…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio