Pac : Fischer Boel rend hommage à Sarkozy
La volonté réformatrice de Nicolas Sarkozy plaît à la commissaire européenne Mariann Fischer Boel. Celle-ci s'en est ouverte en conférence de presse, dimanche 16 septembre à Porto (Portugal) où se tenait une réunion informelle des ministres de l'Agriculture des 27. Parmi les « différents messages » lancés par le président français sur la Politique agricole commune, notamment à l'ouverture du Space (LM du 12 septembre), la responsable de l'agriculture a reconnu « certaines idées que la Commission présentera dans son prochain ‘ bilan de santé ’ » de la PAC. Cette « première analyse » de la position française fait croire à Mme Fischer Boel qu'un accord sur une réforme est possible au second semestre 2008, quand la France sera aux commandes du Conseil de l'Union européenne.
Un hommage qui peut inquiéter
« J'espère que nous pourrons parvenir à un accord politique en mai, qui pourra être finalisé durant la présidence française », a-t-elle précisé aux côtés de Jaime Silva, le ministre portugais de l'Agriculture dont le pays préside l'Union jusqu'à la fin de l'année. Ce dernier partage ses sentiments à l'égard de l'ambition de « refonder la PAC » exprimée par le « premier producteur et exportateur agricole de l'UE ». Il a commenté le discours du Space du président français en soulignant que les agriculteurs « ont besoin de stabilité mais ils ont aussi besoin de lignes directrices pour le futur », ce qui l'engageait peu.
L'autorité européenne n'est pas la seule à saluer la volonté de réforme du président français. Le patronat brésilien a aussi perçu des échos positifs du salon rennais, estimant que sa position ouvre la voie à des progrès dans les négociations commerciales du cycle de Doha. Thomaz Zanotto, directeur adjoint des relations internationales et du commerce extérieur de la fédération patronale des industries de l'Etat de Sao Paulo, y voit un « changement de position de la France fondamental pour parvenir à un accord équilibré »dans les négociations de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). « La France était l'un des principaux obstacles dans les négociations agricoles », a-t-il précisé devant la presse à l'occasion d'une visite de neuf représentants de la Commission des affaires économiques du Sénat.
Tant d'hommages pourraient refroidir l'opinion des agriculteurs français à l'égard de celui qui a été vivement applaudi au Space. Dans son discours, Nicolas Sarkozy a défendu la préférence communautaire. Il a glissé qu'il n'aimait pas la notion de découplage (des aides) et fait comprendre son aversion pour la « paperasserie », ce qui ne pouvait que plaire à l'auditoire agricole. Il a aussi appelé à la mise en place de dispositifs de gestion des risques pour les exploitations, ce qui serait un prélude à une déréglementation et à la « simplification » de la PAC voulue par la Commission.