OMC : l’Europe insiste sur un accord équilibré
L'Europe « a besoin d'incitations à se montrer souple», a déclaré samedi à la presse le commissaire européen pour le Commerce Peter Mandelson à l'issue d'une réunion ministérielle restreinte de l'OMC en marge du Forum de Davos. « Nous avons besoin d'avoir une idée beaucoup plus claire des vraies réductions de droits de douane qui sont envisagées sur les produits industriels et le lancement de véritables négociations multilatérales sur les services », a-t-il précisé, alors que les Etats-Unis, le Brésil et les pays en développement du G20 demandent à l'Union européenne plus de souplesse sur l'agriculture.
Calendrier à étapes
En résumant les travaux d'une vingtaine de ministres du Commerce des pays les plus influents économiquement effectués vendredi et samedi, le Commissaire a confirmé le « déséquilibre marqué » de l'état des négociations du cycle de Doha.
La réunion des ministres n'aura cependant pas été vaine puisqu'ils ont proposé un calendrier susceptible de conduire les négociations à un accord d'ici à la fin de l'année, échéance qui n'a pas été contestée. Ils ont ainsi défini des étapes techniques intermédiaires qui doivent être franchies avant deux réunions-clés, décidées à Hong Kong en avril et en juillet.
Peter Mandelson veut voir avancer les discussions de façon simultanée sur tous les dossiers, agricoles et non agricoles, ce que beaucoup de pays membres influents pensent aussi. Pour sa part, le directeur de l'OMC Pascal Lamy a estimé qu'il restait 40 % du travail à réaliser.
Sur le plan agricole, il reste notamment à préciser les modalités de l'élimination des subventions à l'exportation d'ici à 2013. La Commission européenne voudrait pouvoir gérer celle-ci en termes budgétaires. Ses adversaires veulent une réduction en volume supérieure à 50 % avant 2010, constate le Cidef (Interprofession de la dinde) dans son dernier bulletin. Si les monopoles d'exportation, comme ceux de l'Australie, de Nouvelle-Zélande et du Canada, ne sont plus remis en cause, avec le manque de transparence que cela implique, il reste à trouver des limites à l'intervention publique en matière d'aide alimentaire. Sur ce volet ainsi que sur la réduction des soutiens internes et des tarifs douaniers, la Commission négocie à la limite extrême des possibilités offertes par la réforme de la PAC.