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OGM : les Américains font campagne en Europe

« Mythe 19 : les aliments biotechnologiques sont intrinsèquement dangereux et n’ont pas été testés. Réalité : la biotechnologie agricole est beaucoup plus spécifique et contrôlée que les améliorations génétiques précédentes et elle permet de réduire le risque de voir des allergènes, connus ou inconnus, s’introduire dans l’alimentation». « Mythe 20 : les allergies au soja ont augmenté avec les graines de soja biotechnologiques. Réalité : faux». « Mythe 21 : les cultures biotechnologiques ont fait du tort à des centaines de personnes. Réalité : faux, encore une fois. Aucun élément confirmé n’a pu établir que des aliments biotechnologiques avaient fait du tort à quelqu’un»… Et c’est comme ça pendant 34 pages.

Dans un document titré « Brisons les mythes -la réalité des faits au sujet de la biotechnologie agricole et des aliments issus de la biotechnologie » (version actualisée d’un premier document datant de 2003), l’association américaine du soja veut prouver à l’Europe, travaux scientifiques à l’appui, qu’en dépit de la controverse, l’expérience de dix ans de commercialisation de produits OGM « s’est montrée globalement positive» pour les agriculteurs.

«Garder espoir»

Le document sous le bras, Kimball Nill, directeur technique de l’association représentant les producteurs de soja américains, est venu prêcher la bonne parole sur le vieux continent pendant une semaine. Après deux jours passés au Royaume-Uni, il était hier à Paris où il a rencontré la presse, la FNSEA, les coopératives, des instituts de recherche et des compagnies semencières.

Il sera ce jour en Allemagne, vendredi à Bruxelles et la semaine prochaine en Russie. Qu’attendre d’un tel voyage? « Nous sommes réalistes, mais nous espérons que sur le long terme, les faits vaincront les mythes. Nous continuons à garder espoir pour que la loi européenne devienne plus raisonnable», répond Kimball Nill, pour qui les 11 nouvelles autorisations de tests en plein champ pour des OGM accordées le 6 mai par le ministère de l’agriculture français représentent un signe positif. Pour les Etats-Unis, l’enjeu de ce lobbying est important.

Entre 2003 et 2004, les exportations vers l’UE de soja américain ont baissé de moitié (passant de 6 à 7 Mt à 3 Mt). Grâce à la baisse du dollar, ce chiffre est remonté à 4 Mt cette année. Mais les Américains restent pénalisés par les nouveaux règlements européens en matière d’étiquetage et de traçabilité qui ont poussé Unilever et Nestlé à arrêter d’utiliser de l’huile de soja au profit d’huile de colza cultivée en Europe (pourtant à un prix de 150 $/t supérieur au soja US). Les Américains produisent bien du soja bio (ils en exportaient 1 Mt en Europe et en Asie jusqu’en 1999), mais leurs semences ne sont certifiées sans OGM qu’à 98%, alors que l’Europe exige un seuil de pureté de 99,1%. « Le marché du soja bio américain a disparu», constate Kimball Nill. Devant l’enjeu, les producteurs américains de soja investissent chaque année 12 millions de dollars, auxquels s’ajoutent 12 M$ de subventions de l’État américain, pour financer leur lobbying international.

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