OGM : la pomme de terre de discorde
L’annonce de la Commission européenne d’autoriser la culture d’une pomme de terre génétiquement modifiée à usage technologique, l’Amflora de BASF Plant Science, a suscité l’incompréhension des anti-OGM. France Nature Environnement met en doute les procédures d’évaluation de l’Agence européenne de la sécurité des aliments (AESA) à l’origine de la décision, le Haut Conseil des Biotechnologies ayant déploré l’insuffisante puissance statistique des tests présentés pour le maïs MON 810. La Confédération Paysanne s’étonne de la présence d’un gène marqueur de résistance antibiotiques, que le syndicat voit en contradiction avec les textes européens. La Suède avait demandé cette autorisation il y a treize ans pour son industrie papetière, l’amidon de l’Amflora étant optimal pour cet usage. L’organisation amidonnière européenne l’a réclamée l’an dernier en invoquant la baisse des aides européennes pour leur matière première. Dans un communiqué commun, les ministères de l'Agriculture et du Développement durable annoncent la saisie du Haut Conseil des biotechnologies (HCB). « D'une façon plus générale », poursuivent les ministres, « la France souhaite qu'il n'y ait plus d'autorisation d'OGM sans le renforcement de l'expertise scientifique communautaire ».