Œufs : le jeu de la concurrence est faussé, selon la profession
Enchères descendantes, bien-être des poules pondeuses, sécurité alimentaire et traçabilité : quatre points qui faussent la concurrence sur le marché de l’oeuf a estimé hier Francis Damay, le président du Comité national pour la promotion de l’œuf (CNPO),l’interprofession du secteur, dans son discours de clôture d’assemblée générale, à Paris. Les enchères descendantes « mettent en péril toute une filière», considèrent les producteurs et industriels de l’œuf. En effet, elles font fi des cahiers des charges existants et des augmentations de coûts constatées dernièrement.
Les causes de ces augmentations sont multiples : flambée des matières premières de l’alimentation des poules, hausses des coûts de main-d’œuvre, de l’énergie et des mesures environnementales. S’y ajoute la réduction de la densité d’élevage.
La directive européenne adoptée en 1999 concernant le bien-être des poules pondeuses introduit des normes, en particulier une surface de 550 cm2 par poule. Ces nouvelles normes sont théoriquement applicables depuis plus d’un an déjà en France (lire encadré).
Mais « certains États membres n’ont pas retranscrit la directive » tandis que « d’autres ont une application pour le moins laxiste », devait dénoncer Francis Damay.
Quant au volet de la sécurité sanitaire, ce dernier stigmatise ces « pays européens qui ne sont pas au même niveau». Cette réflexion vise notamment la lutte contre les salmonelles.
Enfin, « tous les œufs ne sont pas marqués » du code du producteur, comme cela doit être depuis le début de l’année. Ce reproche adressé au représentant du ministère de l’Agriculture est assorti de la demande que cette obligation soit instamment respectée. Critiquées à l’échelon européen (cf. encadré), les normes de bien-être imposées sont redoutées dans un contexte de marché mondial. Ce qui pousse le CNPO à réclamer un statut de produit sensible pour les œufs.
La France est le premier pays européen producteur d’œufs avec 15 milliards d’unités annuelles. Cette production est confortée par une consommation qui compte parmi les meilleures du monde et des exportations aux deux tiers constituées d’ovoproduits.