Œuf « fermier » : Cocorette ne lâche pas prise
Le tribunal correctionnel de Béthune doit se prononcer aujourd'hui sur l'accusation de tromperie du groupement qualité Cocorette à l'encontre de la Sacofel, société de commercialisation des œufs fermiers de Loué. Le GIE Cocorette met à profit cette audience pour lancer une nouvelle salve d'arguments à l'encontre d'œufs Label Rouge trop « semi-industriels » à son goût pour mériter le qualificatif « fermier». « Qu'est-ce qui est véritablement « fermier » ? », attaque-t-il dans un « article » transmis au site Internet Agrisalon.com, « des œufs pondus sur des tapis automatiques pour être convoyés jusqu'au lieu de leur mise en plateaux ou bien des œufs pondus en nids individuels garnis de paille et ramassés à la main ? » (car tel est le procédé des fermiers Cocorette).
Dans cet article, le GIE met en avant une étude récente commanditée à Ipsos auprès de 1 000 personnes qui ont été invitées à comparer des photos de petits élevages Cocorette et de gros élevages de Loué. L'article met aussi en cause la « complaisance» du ministère de l'Agriculture.
Démarche pertinente, car celui-ci n'a toujours pas signé le décret « fermier » depuis l'édition, en 2005, de la nouvelle notice technique de l'œuf Label rouge. Celle-ci devait inspirer le décret. Or elle ne mentionne pas le terme « fermier ».
Le GIE Cocorette, dont le siège est à Arras (Pas-de-Calais) fait produire quelque 80 millions d'œufs fermiers en tant qu'activité complémentaire à des agriculteurs répartis sur le territoire national. Sa marque fait partie, avec Loué et Matines, des trois premières sur le segment de l'œuf Label rouge. Le Synalaf (syndicat des labels avicoles), auquel il n'adhère pas, défend le terme « fermier » tout en souhaitant adresser un langage cohérent envers le consommateur.