Nutrition : l’industrie renforce son lobbying
Le 29 mai dernier, les sénateurs ont adopté le projet de loi de modernisation de l’agriculture et de la pêche (LMAP), qui consacre son chapitre préliminaire à définir une politique publique de l’alimentation. Le texte prévoit de rendre obligatoires les règles relatives à la qualité nutritionnelle des repas en restauration collective et la mise en place d’un programme national pour l’alimentation. « Les problèmes d’alimentation seront de responsabilité conjointe entre les ministères de l’Agriculture et la Santé. Pour nous c’est très important : on en avait marre d’être dans une approche seulement sanitaire de l’alimentation », s’est réjoui Jean-René Buisson, président de l’Association nationale des industries alimentaires, en début de semaine. À cran sur le sujet, il s’est montré excédé par l’idée d’une taxe nutritionnelle ou d’une hausse de TVA sur les produits sucrés, salés et gras de nouveau reprise dans un rapport de la commission sur la dette sociale attendu pour fin juin. Excepté cette menace récurrente que le lobby industriel parvient à écarter chaque année, les perspectives semblent pourtant s’éclaircir pour les industriels en matière de politique de prévention contre l’obésité. Le plan triennal annoncé par Nicolas Sarkozy favorisera le dépistage chez les enfants et encouragera l’activité physique. Les industriels, qui viennent de lancer leur fondation pour l’alimentation et la santé, sont appelés à améliorer volontairement l’équilibre nutritionnel de leurs recettes.