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Nouvelle ligne UHT pour la Laiterie Saint-Père


> René Grelaud, directeur de la laiterie Saint-Père à Retz (44).
Le site d'Agromousquetaires a investi 20 millions d'euros dans une ligne de production PET qui sort 32 000 bouteilles de lait à l'heure. Avec la modernisation de l'outil, l'innovation produits constitue l'autre moteur de croissance de la Laiterie Saint-Père. Reportage.

Née en 1905, la Laiterie Saint-Père est entrée en 1990 dans le giron du groupement des Mousquetaires. Fleuron de la filière lait d'Agromousquetaires, elle a au fil d'extensions successives atteint une surface couverte de 35 000 m2 . Et connaît ces dernières années une forte progression de son activité : son chiffre d'affaires 2015 s'est établi à 212 millions d'euros (M€), alors qu'il était de 120 M€ en 2008. Le site compte 318 salariés et treize lignes de production.

Son volume annuel de production s'élève à 256 000 tonnes (t), dont 35 000 tonnes de bio. Dans le détail, sortent de la laiterie de Saint-Père-en-Retz (44) 205 millions de litres de lait UHT (bouteilles et briques), 35 000 tonnes de desserts, 6 000 tonnes de beurre et 4 000 tonnes de crème. La collecte s'effectue dans un périmètre de moins de 100 km auprès de 400 fermes à dominante familiale. 620 000 litres de lait sont collectés chaque jour et amenés à la laiterie par une flotte de quarante citernes. En 2015, ce sont au total 205 millions de litres qui ont été collectés, dont 25 mil-lions en bio et 3 millions en Bleu-Blanc-Cœur.

Dans un contexte laitier défavorable (baisse de la consommation française, chute de la demande mondiale et hausse de la production européenne), la Laiterie Saint-Père dispose de plusieurs atouts pour poursuivre sa croissance et accompagner au mieux ses producteurs sous contrat. D'abord « un mix produits très favorable », relève René Grelaud, le directeur de la laiterie, en mentionnant la valorisation des excédents de matière grasse en beurre et crème et non en poudres de lait. Cette orientation constitue l'un des éléments qui permet de garantir aux éleveurs « une stratégie de prix adaptée, surtout en période de crise ». Plusieurs dispositifs gagnant-gagnant ont été mis en place, comme la charte qualité Producteurs Agromousquetaires qui offre une majoration du prix du lait de 3 €/1 000 l ou encore une prime de linéarité. Des aides aux jeunes agriculteurs et à la conversion en bio existent également. La Laiterie Saint-Père, adepte de la transparence avec ses producteurs, espère tenir jusqu'à la fin de l'année un prix de 300 € les 1 000 l, quand la moyenne nationale est à 270 €.

Un nouveau type d'emballage

Sa stratégie offensive d'investissement permet aux éleveurs qui le souhaitent de pousser leurs volumes. Et à d'autres, une quinzaine ces derniers mois, de la rejoindre. En cinq ans, 37 M€ ont été investis sur la laiterie. Dont 20 M€ sur sa nouvelle ligne de production PET Eole. En service depuis le début de l'année, ce nouvel atelier de conditionnement de bouteilles de lait UHT occupe une extension de 3400 m2 . Totalement robotisée et automatisée, cette ligne « est la plus importante de France », indique René Grelaud. Augmentée de 50 % par rapport à l'ancien outil, sa capacité de production est de 32000 bouteilles par heure, soit 9 bouteilles par seconde.

Cette amélioration impressionnante de la performance s'accompagne de l'intégration d'une nouvelle technologie. Auparavant en PEHD, les bouteilles de lait sont désormais en PET. La société PDG Plastiques fournit les préformes qui sont chauffées à 180 °C puis soufflées à l'air stérile. Les bouchons, qui garantissent l'étanchéité en s'affranchissant des opercules en aluminium, sont posés en zone stérile. Cette technologie, la même que celle utilisée sur les eaux et les sodas avec une étanchéité à la lumière en plus, permet sur l'année une économie de 630 t de plastique (soit une réduction de 20 %) et de 37 t d'aluminium. Les bouteilles gagnant en légèreté, passant de 30 g à 24 g pour celles d'un litre.

Dix nouveautés par an

Cette nouvelle ligne va aider la laiterie à augmenter sa part d'approvisionnement dans le groupement. « On représentait 40-45 % du lait de consommation Pâturages. Notre objectif était de passer à 70 %, on y est bientôt, et on frôlera les 80 % à fin 2017 », annonce René Grelaud. Parallèlement à cette montée en puissance dans les rayons des magasins Intermarché, la Laiterie Saint-Père est récemment partie en conquête de marchés extérieurs afin de faire tourner au maximum son outil de production. La GMS (à hauteur de 20 M€), la RHF et un peu d'export pèsent désormais 15 % du chiffre d'affaires de la laiterie. Celle-ci mise également sur l'innovation pour gagner des parts de marché. Elle dispose d'un service R&D de cinq personnes et d'un hall pilote où sont mis au point et conçus les nouveaux produits. La laiterie sort chaque année une dizaine de nouveautés. « Ce n'est pas commun en MDD », relève avec un brin de fierté René Grelaud, soulignant que la gamme de crèmes desserts à marque Pâturages est devenue plus large que celle de Danone. Ce souci de l'innovation, y compris dans la premiumisation, a permis à Pâturages d'atteindre une part de marché de 55 % sur les crèmes desserts dans le réseau Intermarché. Jouant sur ces différents leviers de développement, René Grelaud pense dépasser en 2017 ou 2018 le seuil des 230 millions d'euros de chiffre d'affaires. Les volumes collectés devraient approcher les 270 millions de litres à cet horizon.

ACTEUR DE LA JOURNÉE MONDIALE DU LAIT

Autour de la Journée mondiale du lait du 1er juin, neuf laiteries françaises et huit élevages ont ouvert leurs portes au public entre le 21 mai et le 11 juin. L'objectif de cet évènement fédérateur relayé par Syndilait est de sensibiliser à une consommation locale en jouant la transparence. La Laiterie Saint-Père a participé à l'opération sur trois jours, du 9 au 11 juin, accueillant plus de 1 500 personnes : scolaires, public, collaborateurs et leurs familles, qui ont pu découvrir la nouvelle ligne de production.

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