Nouvelle digue en projet contre les importations de poulet
L'Union européenne, ayant perdu l'an dernier le panel que lui avaient intenté la Thaïlande et le Brésil sur la viande de volaille saumurée, cherche à prendre sa revanche. Ainsi, le conseiller de la Commission récemment arrivé en poste en Thaïlande a présenté la semaine dernière aux représentants du secteur l'idée d'un système de quotas sur les élaborés de poulet. Les représentants des producteurs et les industriels locaux, notamment le groupe Charoen Pokphand Foods, se sont émus d'une taxe de 53 % qui serait appliquée aux importations européennes de poulet cuit thaïlandais au-dessus du quota, celui-ci étant à négocier. Le poulet cuit des pays tiers est aujourd'hui taxé à hauteur de 10,9 %
La Commission européenne cherche ainsi à contrer l'expansion des importations de viandes de volaille en provenance de pays tiers, la Thaïlande étant le premier fournisseur européen en découpes cuites de poulet. La Thaïlande a vendu en Europe plus de 100 000 tonnes de poulet cuit l'an dernier, contre 61 000 t deux ans plus tôt. Le quota est compatible avec les règles de l'OMC, a affirmé le conseiller européen, mais les Thaïlandais trouvent les 53 % excessifs et en contradiction avec le marché libre. Les aviculteurs voient leur activité menacée.
La viande cuite est en effet le seul produit exportable par la Thaïlande, soumise à une influenza aviaire récurrente. Les industriels du pays avaient commencé à mettre en place les procédés avant même l'officialisation de la présence de ce fléau. Ils s'étaient ainsi adaptés au changement tarifaire européen de 2002 qui a fait chuter les importations de découpes de poulet salées-congelées (il soumettait celles-ci non plus au tarif douanier des produits élaborés, mais à celui, beaucoup plus élevé, de la viande congelée).
Ce nouveau dispositif de quotas doit se discuter avec les pays exportateurs en septembre à Bruxelles. Il est sujet à compensations en faveur des exportateurs lésés.