Moins d’élevage, moins de fourrages déshydratés
Les producteurs sucriers vont-ils convertir leurs pulpes de betteraves en énergie au lieu de les transformer, comme aujourd'hui, en fourrages pour les ruminants, les lapins ou les chevaux ? C'est la question que se posait hier le responsable d'une Sica de déshydratation normande à l'assemblée générale de l'Usica (union d'intérêt collectif agricole de transformateurs des pulpes de betterave). Le dirigeant d'un bureau d'étude, Fertigaz, a présenté les avantages de la méthanisation des pulpes, susceptible de couvrir une large part des besoins énergétiques des usines sucrières et de pallier l'appauvrissement des sols en matière organique du fait du retrait de l'élevage.
La luzerne pas morte
Quant à la déshydratation de luzerne, l'écueil se profile à l'horizon 2010 : la disparition des subventions, qui conduirait sûrement à la raréfaction de ce fourrage indispensable aux filières de qualité et au lapin. Hier toutefois, le directeur général de Désialis en Champagne, Serge Faller, considérait que ce dossier était loin d'être clos et qu'il fallait continuer à défendre les avantages environnementaux de la luzerne déshydratée. En attendant, les usines de déshydratation (de betterave comme de luzerne) vont faire face à des coûts énergétiques croissants : + 60 à 70 % pour les Sica adhérentes de l'Usica qui utilisent le charbon (les plus nombreux), d'après les contrats conclus pour 2008/2009 ; + 40 % pour les utilisatrices de gaz. Sans compter qu'au-delà de 2012, la déshydratation de fourrage pourrait être soumise aux quotas d'émissions de gaz carbonique...