« Manger nourrit » : retour à l’essentiel
Manger moins de peur de s’empoisonner ou d’épuiser la planète : ainsi réagissent de nombreux Occidentaux à la cacophonie des messages dissuasifs et contradictoires touchant à l’alimentation. Le paradoxe absolu est atteint avec le titre « Manger tue » d’un récent dossier du magazine Télérama, dans la foulée de la diffusion du livre et du documentaire de Marie-Monique Robin, Notre poison quotidien. Les résidus de pesticides, dioxines, métaux lourds et bactéries nocives hantent les cuisines. Les viandes, accusées de tous les péchés, hantent les consciences. L’Occident a basculé de la peur de manquer à la peur d’accumuler. Ses censeurs voient l’aliment comme une somme de calories et de nutriments favorables à la santé ou potentiellement dangereux. Ce contexte anxiogène conduit à l’éviction et aux carences, avertit le professeur Philippe Legrand. Le biologiste préconise des ANC (apports nutritionnels conseillés) compatibles avec un régime omnivore et réhabilite les graisses animales. En octobre dernier, l’Iremas (Institut pour la recherche en marketing de l’alimentation santé) éditait un Livre blanc de la cacophonie alimentaire. Il prescrivait plusieurs remèdes, dont l’apprentissage de la cuisine aux enfants et aux adultes. Face à la sévérité des autorités européennes, l’industrie, elle, se détourne des allégations de santé et cherche davantage en amont le moyen d’améliorer ses produits. La filière lin et le bienfait des oméga 3 séduisent.