L’innovation verte récolte des fonds
Parmi les 70 financements de nouveaux projets de recherche et développement annoncés lundi par le gouvernement, 10 concernent le secteur agricole et alimentaire. Ces projets sont portés par des pôles de compétitivité, certains à vocation mondiale comme le Pôle Mer de la région PACA et Vegepolys, pôle angevin spécialisé dans l'innovation végétale. Ces pôles à vocation mondiale sont en principe privilégiés financièrement. Ils sont donc susceptibles de capter une part relativement importante des 83 millions d'euros prévus pour les 70 projets élus. Vegepolys, qui en fait partie, porte deux projets élus : «Basele», dont la finalité est la lutte contre les maladies bactériennes des fruits et légumes et «Innov Argalgue», projet commun avec le pôle d'innovation breton Valorial. Innov Argualgue consiste à mettre au point des traitements phytosanitaires alternatifs.
Algues et argiles pour protéger les plantes
Ces traitements vont associer des extraits d'algues et des argiles transformées, les premières appelées à «vacciner» les plantes contre des bactéries ou des champignons, les secondes destinées à perturber les membranes cellulaires des champignons. Leurs effets conjugués seront testés sur la tomate, le concombre, la vigne et les arbres fruitiers, d'abord en laboratoires puis en plein champ. Ce projet monté par le pôle agroalimentaire de l'Ouest (émanant des Conseils régionaux des Pays-de-la-Loire et de Bretagne) associe l'Irma (institut de recherche sur les matériaux avancé) pour les argiles et Goemar pour les algues. Il devrait coûter en tout 2 millions d'euros sur trois ans. Trois autres projets agricole et alimentaire sont à vocation ou à prétention environnementale. C'est le cas d' «Ultrawash» pour le lavage des fruits et légumes à l'aide d'ultrasons, ce qui permet de réduire les doses de désinfectant. Ce projet est porté par le pôle Innovation Fruits et Légumes des trois régions PACA, Rhône-Alpes et Languedoc-Roussillon. C'est aussi le cas de «Run Innovation 2» du pôle Qualitropic, de la Réunion qui développe une technique d'épuration à partir de bambous, et de «Mat» du pôle Mov'eo d'Ile de France et des régions normandes, qui porte sur les biocarburants et les matériaux haute température pour véhicules.