Étude Oqali
L’industrie alimentaire utilise moins d’additifs
L’observatoire de la qualité de l’alimentation note une baisse de l’emploi des additifs les plus utilisés ; seuls quatre d’entre eux sont en hausse pour des usages spécifiques.
L’observatoire de la qualité de l’alimentation note une baisse de l’emploi des additifs les plus utilisés ; seuls quatre d’entre eux sont en hausse pour des usages spécifiques.

« Il semblerait que les tendances actuelles de recherche d’une alimentation plus saine et la crainte des consommateurs envers les additifs aient incité les industriels à revoir les listes d’ingrédients de leurs produits, en réduisant l’utilisation d’additifs », peut-on lire dans l’étude publiée le 19 novembre par l’observatoire de la qualité de l’alimentation (Oqali) opéré conjointement par l’Anses et l’Inra.
Grâce aux données collectées entre 2008 et 2016 sur plus de 30 000 produits de trente catégories d’aliments (à l’exception de la confiserie), Oqali observe une baisse de l’emploi des additifs les plus utilisés. Sur vingt catégories pour lesquelles les données d’évolution sont disponibles, l’observatoire a noté une augmentation du nombre d’aliments sans additif passant de 13,7 % à 18,3 % des produits depuis le début de l’année 2010.
Hausse des produits sans additif
« Cette baisse de l’utilisation d’additifs s’observe dans tous les segments de marché et pour la plupart des catégories de produits, en particulier les produits traiteur frais (+13 points de produits sans additif) », note Oqali. Par segment de marché, les marques nationales présentent le plus de produits sans additif (27 %), suivies des marques de distributeur (21 %), puis des produits premiers prix (20 % des produits des MDD entrée de gamme et 19 % des produits issus du hard-discount).
Davantage de caroténoïdes et de carbonates de sodium
Parmi les 30 000 produits étudiés, la majorité des produits (53 %) contient moins de trois additifs, 22 % des produits sont sans additif, 18 % et 13 % en contiennent respectivement un et deux. Et Oqali observe que seuls un petit nombre d’additifs sont fréquemment utilisés : sur environ 400 additifs actuellement autorisés, 42 sont retrouvés dans au moins 2 % des aliments et seulement 8 additifs sont identifiés dans au moins 10 % des aliments.
Les additifs les plus utilisés sont : l’acide citrique (E330), utilisé notamment comme régulateur de l’acidité (mentionné sur 23 % des produits) ; les amidons modifiés, agissant comme épaississants, (22 % des produits) ; les lécithines (E322), au pouvoir émulsifiant (17 %).
Si 53 % des produits étudiés contiennent moins de trois additifs différents, 4 % des produits en utilisent au moins dix, souligne Oqali. Il s’agit principalement des viennoiseries et desserts surgelés, de produits traiteur frais et de glaces et sorbets.
L’Oqali note aussi une augmentation pour quatre d’entre eux : les caroténoïdes utilisés comme colorants (E160a) à +2 points ; les carbonates de sodium (E500) jouant le rôle de poudre à lever à +1 point ; les pectines (E440) servant de gélifiant à +0,4 point et les anthocyanes (E163) utilisés comme colorants à +0,3 point. Oqali pointe un nombre de produits avec additif en hausse significative pour les compotes (+10 points).
Une étude qui reste à compléter
Si la nouvelle étude de l’Oqali permet de mettre à jour et de compléter l’état des lieux établi en 2012, avec onze nouveaux secteurs ajoutés, et l’évolution observée sur vingt des trente secteurs suivis par l’observatoire, elle mérite encore d’être approfondie. « Par la suite, il serait intéressant de confirmer ces résultats pour les autres secteurs qui n’ont pas encore fait l’objet d’un suivi d’évolution et d’intégrer le secteur de la confiserie dont les produits contiennent des additifs », peut-on lire en conclusion de l’étude. Y est également pointé l’intérêt de savoir « comment les industriels s’affranchissent de l’utilisation d’additifs dans leurs produits (par de nouveaux traitements technologiques, la diminution de la durée de conservation et le remplacement d’autres substances) ».