L’idée de constituer des stocks de céréales refait son chemin
L’idée de « stocks-outils » de céréales au profit des utilisateurs fait son chemin parmi les spécialistes des marchés. Des chercheurs et opérateurs ont débattu hier à un colloque organisé par l’Inra et Pluriagri. Alors que ce colloque s’intitulait « L’agriculture face à l’incertitude des marchés », Christophe Gouel (Inra) a lancé l’idée que le consommateur peut pâtir du démantèlement de l’intervention européenne. La constitution de stocks publics à des fins de sécurité alimentaire est la finalité la moins controversée, a souligné cet analyste des politiques agricoles. Bernard Valluis, ancien DG de Soufflet et président délégué de l’Association nationale de la meunerie française, en observateur des effets de la « la financiarisation » du marché du blé, a présenté les enjeux d’un « dispositif alternatif de constitution et de gestion des stocks publics ». Les stocks publics présentent les inconvénients d’avoir tendance à s’accumuler et d’être à la fois coûteux, complexes à administrer et en contradiction avec les règles du marché libre. Des inconvénients qui pourraient être évités si le portage financier de ces stocks était confié à une institution financière, dans le cadre d’une politique économique et non financière. Celle-ci interviendrait à la manière d’une banque centrale, sans référentiel de prix et selon des déterminants confidentiels.