Aller au contenu principal

Les « vraies » herbes de Provence raniment la flamme

La principale coopérative productrice d'herbes de Provence est engagée dans une démarche IGP. Elle espère atteindre une part de marché de 10 % dans trois ans.

Les herbes dites « de Provence » ne proviennent généralement pas de la région, dénoncent les détenteurs du Label Rouge Herbes de Provence, qui attendent d’une IGP qu’elle rétablisse la vérité. Le Label Rouge a été obtenu en 2003 pour un mélange de composition précis de sarriette (26 %), d’origan (26 %), de romarin (26 %) de thym (19 %) et de basilic (3 %). Mais la principale coopérative productrice, Copamivar (basée à Trets), et ses cinquante producteurs espèrent étendre leur appellation aux plantes prises individuellement, dont celles qu’ils ont fait ressusciter sur le terroir provençal comme la sauge et la marjolaine.

Les techniques qu’ils ont mises au point révèlent, assurent-ils, une supériorité d’arômes. Les herbes sont sélectionnées pour leur haute teneur en huiles essentielles, les périodes de coupes sont choisies, les méthodes de séchage soignées, la transformation étudiée et la couleur préservée. Le traitement anti-bactérien est thermique, à la vapeur sèche (110 °C). Le romarin et l’origan provençal, naturellement très bactéricides, ne sont pas traités. Pour préserver ces arômes, les herbes sont conditionnées en boîtes métalliques rechargeables et en sachets les préservant des ultra-violets.

Viticulteurs ou arboriculteurs, producteurs d’huile d’olive, les producteurs mettent en culture des petites parcelles d’un hectare ou à peine plus, qui présentent les caractéristiques favorables d’ensoleillement et d’exposition au vent. La surface cultivée actuellement est de 200 hectares. Les principales plantes sont le thym, le romarin, la sarriette, l’origan, le laurier et le fenouil. La mutualisation du matériel leur permet de comprimer les coûts de production, ce qui permet à la coopérative d’offrir des prix « très concurrentiels », parfois inférieurs aux aromates d’importation. La culture et le commerce des « véritables » herbes de Provence est suffisamment vivace pour attirer des jeunes producteurs. La production progresse à un rythme de 10 % par an.

Une part de marché qui devrait progresser

Les ventes progressent. Elles ont rapporté 900 000 euros en 2006 et 1,1 million d’euros l’an dernier. Les herbes de Provence vendues sous la marque Provence Tradition sont présentées au rayon frais des distributeurs. Le premier client a été la Grande épicerie du Bon Marché à Paris. Depuis, les grandes enseignes (Auchan, Carrefour…) référencent cette marque, essentiellement dans le Sud-Est et la région parisienne. Ducros est le seul conditionneur à distribuer le mélange Label Rouge, sous sa marque « Première Saveur ». Quelques Cash and Carry en proposent.

L’exportation a représenté jusqu’alors la majeure partie des ventes. Elle concerne surtout le nord de l’Europe où la Provence bénéficie d’une image flatteuse. Mais le marché est en expansion en France (+ 30 % entre 2006 et 2007). Pour la première année en 2007, les ventes en France ont dépassé l’export.

Selon Nathalie Vucher, directrice commerciale, la part de marché des véritables herbes de Provence, évaluée à 5 %, devrait progresser dans les trois ans à 10 %, avec ou sans IGP, uniquement grâce à la qualité. Les grossistes et la restauration haut de gamme feront partie des circuits de distribution. La Coopamivar avait de quoi fêter ses vingt ans en juin dernier.

Les plus lus

drapeau turc
Bovins : la Turquie continue sa décapitalisation, l’Europe en profite peu

Alors que les abattages de bovins continuent de progresser en Turquie faute de rentabilité de l’élevage allaitant et laitier,…

Gilles Huttepain, Vice-président de l'interprofession Anvol
Le poulet chinois s’impose en Europe, la volaille française alerte

La filière poulet française s’inquiète d’un afflux inédit en provenance de Chine, qui dégage ses surplus de filets de poulet…

douanier chinois devant un ordinateur
Viande bovine : la Chine enquête toujours sur ses importations et pourrait les limiter

Les résultats de l’enquête chinoise sur les perturbations de son marché intérieur de la viande bovine par les importations ne…

poules rousses en cage dans un élevage
Interdiction des poules en cage : « c’est le bon moment pour agir »

Des députés français demandent la Commission européenne d’inscrire l’interdiction de l’élevage de poules pondeuses en cage…

Graphique cours du porc au MPF
Le prix du porc sous les 1,5 €/kg à Plérin, l’Allemagne perd 10 centimes

Le marché du porc européen repart sur une nouvelle baisse généralisée cette semaine. En France, le prix du porc reste en…

rayon oeuf vide en magasin
Œuf : le sol se déploie dans les achats des ménages

L’évolution des prix des œufs français, au 18 novembre 2025, expliquée par le journal Les Marchés, qui publie trois fois…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio