Les volaillers régionaux tirent leur épingle du jeu
Les PME de la volaille se mobilisent pour le « mois de la volaille » placé en mars par l’APVF (association pour la promotion de la volaille française). Elles ont commandé en masse des stickers, sets de table et affiches, témoigne leur syndicat, le Cnadev (Comité national des abattoirs et ateliers de découpe de volailles, lapins et chevreaux). Elles veulent inciter les grossistes, la restauration collective locale et les bouchers-volaillers à faire plein feu sur leurs produits régionaux. Les abattoirs locaux indépendants des grands groupes avicoles sont particulièrement actifs dans la diffusion des volailles sous indication ou appellation d’origine. L’un participe à la relance de la géline de Touraine, un autre à celle du poulet du Bourbonnais. Ils occupent aussi des niches et cultivent des savoir-faire laissés de côté par les industriels, comme les volailles effilées ou le canard au sang. La nouvelle brochure du Cnadev invite sa soixantaine d’adhérents à « se fédérer autour de valeurs éthiques et professionnelles, offrant ainsi une garantie de qualité et de sérieux et valorisant le savoir faire des professionnels ». Le président du Cnadev, André Molet, estime qu’ils ont vocation à offrir le « produit irréprochable sortant de l’ordinaire ». Il leur demande d' « insister sur la qualité et la fraîcheur». Cet ancien dirigeant de la société Laguillaumie trouve remarquable qu’ils « parviennent à être dans tous les circuits de distribution ». Beaucoup sont multi-produits, souligne-t-il ; cette polyvalence leur confère une capacité d’adaptation à la conjoncture.
Dans leur ensemble, les adhérents du Cnadev représentent 200 000 tec, soit près d’un dixième de la production française. Les plus nombreux sont en Vendée (ils y sont 9), département où se trouve le siège du syndicat (Cholet). La région Centre en compte 6, l’Auvergne 4, Rhône-Alpes 4. Ce sont exclusivement des entreprises familiales de 10 à 180 salariés. 8 sur 10 travaillent avec Rungis. Leurs prix de vente ont augmenté avec les matières premières et ces entreprises familiales ne peuvent échapper individuellement à la hausse du coût des livraisons. L’incidence de la hausse du gasoil fait varier les pieds de facture des transporteurs de 6 % à 13 % une vraie difficulté pour les entreprises excentrées, d’où la nécessité pour certaines d’entre elles de regrouper leurs expéditions.
Un syndicat qui recrute
Le Cnadev tient son assemblée générale, en avril prochain à Cholet. André Molet aimerait l’axer sur la formation, le social, l’hygiène, l’environnement. Il importe que les volaillers régionaux, « souvent ancrés et reconnus dans la vie locale », conservent leur statut d’acteur positif. L’authenticité, la proximité sont les maîtres mots. Sur le plan salarial, André Molet fait valoir « la connaissance des hommes, la préférence à la stabilité des emplois ».
Le Cnadev est un syndicat qui recrute : deux nouveaux adhérents fin 2007, un autre ce mois-ci et des contacts augurant de 3 adhésions supplémentaires. Le premier intérêt est de pouvoir se renseigner rapidement sur la réglementation sanitaire et le droit du travail. Une permanence téléphonique recueille les questions techniques ou sociales. Le syndicat intervient auprès des directions des services vétérinaires (DSV). Il est aussi l’unique possibilité des PME d’être représenté dans différentes instances, le Synalaf (labels), l’interprofession du poulet classique, celle de la pintade, celle du canard, l’APVF ; et André Molet se réjouit de l’écoute que les pouvoirs publics français leur réserve.