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Les transformateurs bio entament une nouvelle étape de consolidation

Après une décennie de croissance forte et régulière, les entreprises cherchent les moyens de consolider leurs activités face à une évolution de marché moins soutenue depuis 2010. Le Fonds Avenir Bio, la BPI sont autant d’outils qu’elles souhaitent utiliser.

En 2013, le marché des produits biologiques devrait connaître une croissance de près de 8 %, soit une progression équivalente à celle de l’an dernier. La France développe même ses exportations sur ce marché. Pour autant, afin de consolider leurs activités, les entreprises de seconde transformation ont besoin de financements. Un éclaircissement de la réglementation est également demandé pour dynamiser la consommation.

Les transformateurs de produits biologiques entament une nouvelle phase pour l’avenir de leur activité. Après une période de recherche d’équilibre entre offre et demande, de structuration, les entreprises débutent une nouvelle étape de consolidation et de recrutement de consommateurs. Même si la concentration naturelle du secteur a fait naître des groupes importants, émergent certaines jeunes entreprises. Ces structures comme les pionnières doivent faire face à un ralentissement de la croissance du marché, après avoir connu une progression à deux chiffres de leur marché. Dans le cadre du plan Ambition Bio 2017 présenté par le ministre de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire en mai dernier, le fonds de structuration des filières a vu son budget abondé de 3 à 4 millions d’euros, une bonne nouvelle pour le secteur en ces temps de disette budgétaire. Ceci étant, le Syndicat national des transformateurs de produits biologiques (Synabio) souhaiterait que ce Fonds Avenir Bio puisse être orienté vers les besoins des entreprises de seconde transformation.

Renforcer le haut de bilan des entreprises
« Déposer un dossier au Fonds Avenir Bio, c’est compliqué. Il faut que le projet soit vraiment structuré. Jusqu’à présent, les projets nationaux qui ont obtenu des financements étaient tournés vers la première transformation, autour des silos ou de la mise en marché des légumes. C’était très bien, mais il faut passer à une seconde étape. Et tel qu’il est construit actuellement, il n’est pas adapté pour franchir ce cap », explique Cécile Lepers, secrétaire générale du Synabio. « Les entreprises qui pourraient y prétendre ne sont pas assez structurées pour réaliser un vrai business plan », ajoute-t-elle. Car un certain nombre de structures réalisant entre 1 et 5 millions d’euros de chiffre d’affaires n’ont pas de réelles stratégies d’entreprises, avec des structures commerciales quasi inexistantes et un haut de bilan assez faible. Tels sont les constats du Synabio après avoir passé en revue la situation économique de quelques-uns de ses 120 adhérents. Le Syndicat souhaiterait également la mise en place d’un fonds de garantie bancaire public-privé, en lien avec Bpifrance et dans la mesure du possible avec le soutien d’acteurs du secteur bio. « Des entreprises ont grandi vite. Elles ont dû embaucher, innover en permanence. Passer de 1 à 2 millions d’euros c’est important. Elles ont besoin de fonds pour consolider leur haut de bilan. Il faut les maintenir en vie, car elles font le marché d’aujourd’hui et de demain. Le fonds de garantie va être long et compliqué à mettre en place, mais c’est important. Carrefour l’avait déjà proposé à un moment. Nous discutons avec Biocoop, mais il ne va pas aider des entreprises qui travaillent en grande distribution, ce n’est pas dans ses valeurs », affirme Cécile Lepers.

Améliorer l’image des produits bio
Au-delà de l’aspect financier, les entreprises veulent également valoriser les produits biologiques pour recruter de nouveaux consommateurs. Cela passe dans un premier temps par un effort de suivi du risque pesticides et OGM dans les produits biologiques. Le projet Securbio a été prolongé jusqu’en juin 2014. Il vise à centraliser les résultats des analyses réalisées par les différents opérateurs de l’agriculture biologique dans un seul et même outil informatique. Les opérateurs ont ainsi accès à une base de données répertoriant les matières premières agricoles ou les produits transformés en fonction de la présence de résidus de pesticides ou d’OGM. Les opérateurs s’engagent également en faveur d’un étiquetage plus précis des produits biologiques dans le cadre du nouveau règlement européen en cours de négociation. Le Synabio souhaite que l’étiquetage « sans OGM » évolue afin que les produits biologiques transformés puissent l’afficher, et non uniquement les produits mono-ingrédients, et que le « 100 % Bio » soit de mise pour tous les produits affichant le label bio.
Actuellement, le règlement stipule qu’un produit bio doit contenir un minimum de 95 % d’ingrédients d’origine agricole certifiés biologiques. Pour les 5 % restants, les matières premières agricoles utilisables sont listées dans le règlement européen ou sont soumises à une dérogation ponctuelle délivrée en France par le ministère de l’Agriculture. En demandant le 100 % Bio, le Syndicat veut clarifier une situation parfois peu précise aux yeux des consommateurs et valoriser les filières biologiques en France. « Le nouveau règlement doit entrer en vigueur en 2016. Nous avons le temps de développer les filières qui nous manquent comme le houblon bio, la noix de cola ou encore les alcools dénaturés », précise Cécile Lepers.

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