Les produits tripiers retrouvent le sourire
Alors que la consommation de produits tripiers avait tendance à se tasser cette année, elle s'est reprise en novembre dernier, se réjouissent les grossistes du secteur. Au cours de l'habituel mois de promotion des produits tripiers, le volume écoulé a été supérieur d'un peu moins de 2 % à celui de novembre 2004, a relevé l’Union syndicale des marchands d'abats de gros du MIN de Rungis. « On a inversé la tendance », commente le président Jean-Jacques Arnoult. Ce dernier dresse un tableau très encourageant de l'engagement des circuits de distribution dans la campagne annuelle de promotion. Du côté de la grande distribution, qui écoule 78 % du tonnage, Monoprix, Match et Coopérative de Normandie Picardie ont rejoint les enseignes Champion, Carrefour, Intermarché, Auchan et Système U déjà partenaires l’an dernier. Les restaurateurs ont été 770 à jouer le jeu contre 650 en 2004, et les bouchers 600 contre 300, soit le double.
Jean-Jacques Arnoult souligne aussi avec satisfaction que 80 % des restaurants mettent à leur carte au moins un produit tripier contre 68 % l'an dernier. La restauration collective reste à conquérir. Il s'agit de « vaincre des réticences » dans ce domaine alors que les crises de confiance de la fin des années 90 ne laissent plus de trace par ailleurs. Les convives, eux, sont partants, puisqu'ils sont 63 % à accepter un produit tripier quand on leur en offre ; un taux lui-aussi en augmentation sur les 53 % de l'an passé. La presse féminine a permis de conquérir de nouveaux adeptes et le syndicat croit beaucoup en la jeune génération des 18 à 30 ans.
Si l'accueil du public est favorable, il s'agit, pour les détaillants, de trouver le bon équilibre entre le volume vendu et le prix. L'année 2005 a montré que des prix trop élevés, « la rançon du succès» soupire Jean-Jacques Arnoult, freinent l'achat. Or, les produits tripiers, du fait de leur fragilité, doivent s'écouler rapidement. Les grossistes vont donc s’employer à démontrer aux détaillants qu’ils peuvent réaliser une marge intéressante sur une gamme de produits tripiers. Quant aux industriels, charge à eux de réaliser des produits semi-élaborés pour séduire la prometteuse génération des 18-30 ans.