Les prix reprennent de la hauteur
Les cours européens des porcs charcutiers reprennent de la hauteur depuis le début du mois de juin. Une fermeté liée à une offre plus mesurée pour une demande qui se ressaisit. Toutefois, si les volumes sont plus modérés qu'en mai, ils n'en restent pas moins en croissance d'une année sur l'autre. Pour 2015, la production européenne est annoncée en hausse de 0,9 % à 2 % selon les sources, avec d'importantes disparités selon le pays considéré. Si les abattages français ont reculé de 1,17 % dans la zone Uni-porc sur 23 semaines par rapport à 2014, selon le Marché du porc breton (MPB), ils ont augmenté en Allemagne (+2,62 % sur 22 semaines), aux Pays-Bas (+3,07 % sur 19 semaines) et surtout en Espagne (+8,37 % au premier trimestre).
La crise gronde toujours en amontLa reprise saisonnière des tarifs est de bon augure pour l'amont, mais elle est loin d'être suffisante pour assurer la pérennité des élevages et, à terme, l'approvisionnement des abattoirs. Selon le MPB, de janvier à mai, le prix moyen payé à l'éleveur a atteint 1,35 euro/kg pour des coûts de production compris entre 1,50 à 1,55 euro/kg. Un constat d'autant plus alarmant qu'il fait suite à plusieurs années de pertes financières. Difficile en outre d'affirmer que les prix peuvent s'installer durablement à des niveaux suffisants. Si le dynamisme des exportations européennes y est favorable, aucune euphorie n'est attendue du côté de la consommation intérieure, alors même que l'offre s'annonce plus étoffée, du fait de la hausse de la production et du retour, dès la fin du mois, des tonnages stockés en début d'année.