Les prix passent mal les frontières européennes
Un Luxembourgeois aurait avantage à acheter son pain et son poisson en France, ses fruits et légumes en Belgique et ses laitages en Allemagne. C'est une des remarques tirée d'une enquête sur les prix en Europe que vient de présenter Eurostat. Cette étude, s'inscrivant dans le cadre du Programme de comparaison européen, porte sur 500 produits alimentaires comparables à travers 37 pays.
L'analyse place la France au sein d'un groupe de pays, pour la plupart voisins, dans lesquels les prix globaux sont un peu au-dessus de la moyenne européenne (30 % plus élevés au maximum). Ce groupe comprend, outre la France, la Belgique, l'Allemagne, le Luxembourg, l'Italie, le Royaume-Uni, l'Irlande, ainsi que la Finlande et la Suède. Quatre pays ont des niveaux de prix supérieurs : le Danemark, la Norvège, l'Islande et la Suisse. L'Europe orientale et de l'Est constituent un autre ensemble géographique de prix homogènes, situés entre 60 et 80 % de la moyenne européenne. Enfin, l'Espagne, le Portugal, les Pays-Bas et la Turquie ont des prix intermédiaires, légèrement inférieurs à la moyenne (entre 80 et 100%).
Les viandes sont, pour la France et ses voisins du nord de l'Europe, les aliments qui montrent le plus d'écart avec la péninsule Ibérique d'une part, les pays de l'est (Grèce et Turquie comprises), d'autre part. En France, elles sont 50 % plus chères qu'en Espagne, 34 % plus chères qu'en Grèce et plus de deux fois plus chères qu'en Pologne. Au Danemark, elles sont 84 % plus chères qu'en Espagne. A noter aussi que les huiles et graisses sont relativement bon marché en Allemagne, ce qui relativise l'effet du diester de colza.
L'étude montre encore que les différences de prix se sont sensiblement atténuées dans l'Union à 27 entre 2003 et 2006, en particulier pour les huiles, les graisses et les fruits et légumes.