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Les prix du poisson toujours mis sous pression

Débarquement de sardines sur le port de pêche de Douarnenez.
© Fr. J.

Les acteurs de la filière des produits de la mer croyaient que la flambée des prix du poisson enregistrés depuis 2014 s’était arrêtée. Les conserveurs s’étaient alarmés, fin 2016, de la hausse des trois principales espèces du marché (thon, maquereau, sardine). L’année 2017 est plus que largement entamée et l’inquiétude demeure. « Sur le thon par exemple, le prix a été multiplié par deux depuis le début 2017, et nous craignons une rupture d’approvisionnement pour la fin de l’année », expliquait fin septembre Jean-François Hug, président de Chancerelle, connu sur le marché pour sa marque Connétable, lors des assises de la pêche à Quimper.

Également président de la section conserves de poissons de la Fédération française des industries d’aliments conservés (Fiac), Jean-François Hug évoquait par ailleurs des difficultés d’approvisionnement en sardines. « Trop maigres », elles sont aussi parfois chères. La conséquence, sans doute, de la certification en MSC de la sardine de bolinche obtenue par la flottille de bolincheurs il y a cinq ans. Depuis, leur prix a progressivement augmenté. Et ce, d’autant plus lorsque le secteur de la marée a compris la valeur qu’il pouvait tirer de ce produit ultrafrais vendu peu cher sur l’étal, en le proposant fileté.

Nous avons revu notre politique d’achat

Dans l’univers des produits de la mer, il n’y a pas que les conserveurs qui observent la montée des prix du poisson. Les mareyeurs aussi subissent ces hausses. Mais à la différence d’un conserveur qui fait l’essentiel de son activité sur trois espèces, ils ont toute latitude pour diversifier leurs achats. Chez Ame Haslé (Saint-Malo) où les prix ont gagné « 12,5 % en moyenne depuis le début 2017, nous avons revu notre politique d’achat, mais aussi notre façon de travailler. Exemple typique, la raie : nous ne vendons pas que les ailes, mais cherchons à valoriser l’ensemble du produit – dos, gorge, cartilage – en trouvant de nouveaux débouchés, comme l’industrie pharmaceutique », expliquait Olivier Bigot, directeur des ventes, lors des mêmes assises de la pêche.

Demande forte en produits certifiés

Un mareyeur comme Ame Haslé diversifie également son offre de poissons, mettant en avant des espèces jusqu’alors peu valorisées (grondin, tacaud, etc.) et proposant une offre adaptée aux différents circuits de distribution.

Pour les transformateurs et les mareyeurs, une nouvelle source d’inquiétude se fait jour. La demande des consommateurs de plus en plus forte en produits certifiés pêche durable peut-elle contribuer à augmenter les prix sur le marché ? Les premiers acheteurs et les transformateurs ne remettent nullement en cause la légitimité de ces écolabels qui ont pour but premier de préserver la ressource et de valoriser le travail des pêcheurs qui ciblent cette espèce. Mais l’offre mondiale en pêche durable – « 20 % de l’offre », selon Jean-François Hug – n’est actuellement pas suffisante pour satisfaire la demande. Ses prix n’ont peut-être pas fini de grimper.

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