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Les Maîtres laitiers du Cotentin jouent à fond la diversification

Acquisition de Reaux et Yeo, nouvelle usine à Méautis. MLC prend position sur le fromage AOP, l'ultrafrais et l'export de lait UHT en Chine. Le développement va de pair avec la diversification.

Les Maîtres laitiers du Cotentin ont frappé fort en 2016 et en 2017, en reprenant coup sur coup le fabricant du camembert AOP au lait cru moulé à la louche Reaux, puis Yeo (CA : 65 millions d'euro), la division produits frais de Sodiaal héritée de 3A. Demain, il y aura probablement d'autres acquisitions pour diversifier la gamme de produits fabriqués, d'autant que MLC a la particularité de posséder une société de distribution, France Frais, assurant les deux tiers du chiffre d'affaires du groupe.

DE NOUVEAUX DEBOUCHES POUR LES COOPERATEURS

Cette stratégie a amené une restructuration juridique et financière. Evoling, une holding détenue à 100 % par MLC, a été créée pour regrouper les futures acquisitions industrielles. Yéo et Réaut sont gérées en centres de profit et leur chiffre d'affaires ne s'ajoute pas à celui de la coopérative mais à celui du groupe. « Dans un premier temps, je souhaite maîtriser la gestion de ces deux outils avant d'envisager un éventuel scénario d'intégration des producteurs de lait à notre coopérative », souligne Jean-François Fortin, directeur général du groupe. Cette marche vers la diversification s'exprime également dans la nouvelle unité industrielle de Méautis, dédiée au lait UHT en briques de vingt centilitres à destination des enfants chinois (troisième âge), qui vient de démarrer. À la clé de cet investissement de 116 millions d'euros, figure un contrat d'approvisionnement de onze ans négocié avec le Chinois Synutra pour la fourniture de 100 millions de litres de lait. Toutefois, l'usine est dimensionnée pour traiter 150 millions de litres. « Nos adhérents vont pouvoir augmenter leur production de 20 %. Ceci correspond à l'objectif que nous nous sommes fixé à la sortie des quotas. Il est difficile de faire une autre production agricole dans notre région. Notre mobilisation vise à assurer de nouveaux débouchés aux coopérateurs qui souhaitent développer leurs exploitations », poursuit-il. L'usine de Méautis n'a pas de contrat exclusif avec Synutra. Elle sera amenée à fabriquer d'autres produits à destination du grand export.

Le nouveau savoir-faire dans l'UHT saura offrir de nouvelles opportunités à MLC qui était jusqu'ici un spécialiste des produits frais à 30 jours de DLC. C'est du moins la vision de son directeur. « J'ai la certitude que notre développement se fera à l'international hors des frontières européennes », souligne Jean-François Fortin. En parallèle, le site de Tribehou, où sont fabriqués le beurre et la crème AOP d'Isigny, fermera ses portes en août prochain. Les deux fabrications migreront vers l'usine de Méautis où il est prévu de doubler les volumes.

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