Les importations de volailles ont progressé cette année
Soufflée par la crise médiatique de la grippe aviaire, la production française de poulet de chair a laissé le marché en manque, lequel a aspiré des viandes en provenance des Pays-Bas et du Royaume-Uni. Cet afflux a été enregistré dans les statistiques dressées par l’Office de l’Élevage la semaine passée en vue d’un comité de branche qui n’a pas eu lieu. Le tableau du « Commerce extérieur en viandes et préparations de poulet » présente un volume importé en juillet de 20 500 tec (équivalent carcasse) contre 17 000 tec en juillet 2005, ce qui représente un bond par rapport aux cinq premiers mois de cette année, qui avaient vu les importations se heurter à l’engorgement du marché (aussi, leur hausse sur 7 mois n’est-elle que de 1,8 %).
Les quatre principales provenances de juillet, le Benelux (6 500 tec), les Pays-Bas (5 400 tec), le Royaume-Uni (3 200 tec) et les Pays Tiers (1 500 tec) sont représentées dans des proportions à peu près semblables à 2005. C’est donc un semblant de retour à la normale qui se dessine du côté des importations, les premiers mois ayant été marqués par un très fort recul de l’Espagne (- 52,3 %) et un certain recul des Pays Tiers (- 13,1 %) et du Benelux (- 6,2 %). A l’inverse, les Pays-Bas ont pris de l’avance par rapport à 2005 (+ 15,4 %) ainsi que le Royaume-Uni (+ 3,5 %).
Le recul de l’Espagne et de la Belgique et l’avance du Royaume-Uni sont en rapport avec l’impact de la crise sur les productions de ces trois pays. Contrairement à celle des deux premiers, celle du Royaume-Uni s’est à peu près maintenue sur neuf mois, sa moyenne mensuelle actuelle étant de 112 300 tonnes. Les Pays-Bas quant à eux, expédient en France une grosse part de marchandise congelée en provenance des pays tiers, dédouanée à Rotterdam.
Les importations de volaille congelée n’ont pas été affectées par la crise. Elles ont même progressé de 8,2 % au cours des sept premiers mois de cette année, par rapport à la même période de l’an dernier. Entre 2004 et 2005, elles avaient progressé de 9,6 % à 126 200 tec. Elles progressent donc inexorablement au profit de l’industrie alimentaire et de la restauration. Bien plus modestes que celles de poulet, les importations de dinde de janvier à juillet ont progressé de 6,9 % pour atteindre une moyenne mensuelle de 2 770 tec, alors que les importations directes des Pays Tiers ont reculé de 25 %.
Les importations françaises de viande de volaille se sont donc maintenues pendant la crise pendant que les exportations s’écroulaient de 30 % à 42 186 tec de moyenne mensuelle. Les exportations de viandes congelées, qui sont les plus importantes en volume, ont été les plus affectées, tombant de 34,3 % à 23 714 tec par mois sur sept mois. En effet, les exportations de poulet vers les Pays Tiers sont en chute de 41 % sur les sept premiers mois de l’année.