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Les graisses animales pourraient faire leur retour dans les rations

Plus de 700 000 tonnes de farines et graisses animales étaient recyclées en alimentation animale avant le « feed ban » en France. Il y en a moins de 50 000 tonnes aujourd'hui, exportées à 96 %.
Les graisses animales répondent aux besoins nutritionnels des monogastriques. Elles présentent aussi un intérêt économique que les filières font valoir, à l’heure de la flambée des prix.

La dinde pourrait être le premier animal de rente en France à reconsommer des graisses d'origine animale. Exploitant une enquête de TNS auprès des consommateurs, le comité interprofessionnel Cidef conclut au « peu d'intérêt » pour la mention « 100% végétal ». En viande de dinde, « ce n'est pas un critère de choix, ni un facteur de fidélité », peut-on lire dans le bulletin Interdinde du 29 octobre dernier. Celui-ci invite par conséquent la filière à « en profiter » en utilisant « au moins les matières premières disponibles et nécessaires à un bon équilibre alimentaire des animaux. »

De son côté, l'interprofession porcine Inaporc a soumis l'idée à la grande distribution et son président, Guillaume Roué, « n'a pas ressenti une hostilité totale »à l'idée d'introduire un peu de gras de volaille dans le régime des porcs.

Avec la flambée des matières premières végétales, l'élevage français de porcs et de volailles se demande sérieusement « pourquoi laver plus blanc que blanc » alors que les graisses de qualité alimentaire (classées en catégorie 3) sont aujourd'hui traitées dans des sites dédiés et qu'il n'y a aucun risque d'y trouver des traces de protéines (celles-ci restant proscrites en Europe), comme l'a confirmé l'Afssa. Dans d'autres pays de l'Union, dont l'Espagne, les graisses de volailles, de porc, les suifs provenant des ruminants ou les graisses multi-espèces sont incorporées dans les aliments composés des porcs ou des volailles, engendrant une distorsion de concurrence décriée en France.

Une truie coûte cette année 500 euros plus cher à nourrir et un porc charcutier 20 euros ; il en résulte un surcoût de 80 euros par porc sans possibilité d'augmenter le prix de vente. Elargir la palette alimentaire des truies est logiquement sans conséquence à la consommation. Afin qu'on ne reproche pas aux éleveurs de porcs d'encourager le cannibalisme dans cette espèce, l'Inaporc est demandeuse de graisses de volailles exclusivement. Celles-ci sont disponibles sur le marché dans la mesure où un certain nombre de fondeurs recyclant les graisses des abattoirs de volailles ont des sites ou des chaînes spécialisés. Les cahiers des charges font obstacle, explique-t-on au Snia. Même si la grande distribution se met à accepter les graisses animales, les fabricants d'aliments composés devront gérer un risque de « présence fortuite » dans des aliments destinés à des filières continuant à les exclure.

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