Les Fermiers d'Ancenis adoptent le perchoir
Dans moins de deux mois, tous les bâtiments d'élevage des volailles fermières d'Ancenis devraient être équipés de perchoirs. Jusqu'au début de ce mois, Joseph Beaujard, directeur des Fermiers du Val de Loire (groupe Terrena), tenait secrète cette solution qui allait permettre d'améliorer la coexistence des volailles rustiques contraintes à l'enfermement par prévention contre l'influenza aviaire. Maintenant que l'installation se réalise, il entend bien l'exploiter au profit de l'image de marque des volailles Label Rouge d'Ancenis. Ouest-France et France 3 s'en sont faits les premiers échos médiatiques. Les éleveurs, qui devraient multiplier leurs animations sur les points de vente cette année, trouveront les mots pour convaincre, étant eux-mêmes convaincus d'améliorer le bien-être de leurs volailles.
L'enfermement a précipité la décision
Le risque d'influenza hautement pathogène n'a fait qu'accélérer la mise en pratique d'un projet remontant à trois ans, explique le directeur. Le perchoir, toujours présent sur les photos anciennes et dans les témoignages de vieilles fermières, apparaissait comme un facteur pertinent de différenciation sur le marché mature des Label Rouge. A l'essai depuis trois ans en ateliers de diverses souches colorées de poulets et de pintades, il a prouvé qu'en comblant un manque de comportement naturel, il permet de diminuer les agressions entre individus, en particulier quand ceux-ci approchent de l'âge adulte. Accessoirement, les carcasses portent un peu moins de traces de griffures.
Les 3 000 perchoirs en pin douglas qui vont équiper les 750 bâtiments de 440 m2 sont en forme de tréteaux de trois étages chaque côté. Ils vont coûter 225 000 euros au groupement, dont un tiers pris en charge par les éleveurs eux-mêmes.
Si le perchoir n'est pas prévu dans la directive bien-être des poulets de chair, il fait partie des aménagements des nouvelles cages réglementaires pour poules pondeuses, qui doivent se généraliser à la production d'œufs en 2012. Dans la mesure où celles-ci sont plus hautes, le perchoir n'est pas mal perçu à la CFA (confédération de l'aviculture), contrairement à la « surfaces de grattage et de picorage» qui éveille des doutes sur les plans animalier et sanitaire.