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Les fabricants d’aliments récupèrent les tonnages de 2005

Après avoir perdu 2,1 Mt en cinq ans, l'industrie de l'aliment composé voit ses commandes repartir à la hausse. Les éleveurs de poulets, les éleveurs laitiers et certains fabricants à la ferme y sont pour quelque chose.

La production française d’aliments composés devrait retrouver les 22 millions de tonnes réalisées en 2005, pronostique le document de synthèse distribué à l’assemblée générale de Coop de France Nutrition animale la semaine passée. Pour établir cette prévision encourageante, l’ancien Syncopac table pour le second semestre 2007 sur « l’hypothèse prudente d’une poursuite de la progression de 5 % de la production d’aliments bovins et d’une stagnation dans les autres secteurs ».

Une vache laitière à 10 000 litres consomme en moyenne plus de concentrés que deux vaches à 5 000 litres ; cette vérité schématique explique pourquoi la restructuration du cheptel fait vendre et fabriquer plus d’aliments pour ruminants. La demande des vaches laitières a poussé la production de ces aliments de 8,6 % l’an dernier et elle continue de le faire cette année. Cette croissance résulte pour partie de l’essor des mashs : + 14,6 % en 2006 et + 5,6 % sur les huit premiers mois de 2007. La demande des bovins viandes a aussi eu un effet positif de 2,8 % l’an dernier, qui semble se poursuivre.

En comparaison, les aliments pour monogastriques sont à la peine. Les granulés pour volailles, premiers en tonnage (8,5 Mt en 2006), sont ceux qui souffrent le plus depuis six ans. La crise médiatique de la grippe aviaire a aggravé leur situation l’an dernier. Après une chute de 5,6 % en 2006, ils ne peuvent que remonter en 2007. Le rattrapage est même conséquent en poulet de chair sur les huit premiers mois de l’année (+ 15 %), avec des tonnages mensuels qui dépassent ceux de 2005 depuis le mois de mai. En dinde en revanche, c’est un recul de 13,7 % sur huit mois. Il traduit, explique-t-on au Cidef (comité interprofessionnel de la dinde) l’érosion des surfaces d’élevages. Une déperdition entretenue pas la vétusté du parc, la moyenne d’âge des bâtiments de dindes dépassant les 20 ans.

Effet « fafeurs »

Les aliments pour porcs glissent d’année en année depuis leur maximum de 2001 pour tomber à 6,3 Mt en 2006. Cependant, pour la première fois depuis cinq ans, ils pourraient se stabiliser, voire légèrement progresser en 2007. La raison principale de se redressement est une vague d’achats conjoncturelle des fabricants d’aliments à la ferme, les « fafeurs ». Chez Nuxia (groupe Terrena), on estime que 15 à 20 % des fafeurs n’ont pas réussi à récolter les quantités nécessaires pour couvrir leurs besoins en engraissement. Les aliments complets ont répercuté avec retard la hausse des céréales. Ils en ont profité. Ce mouvement pourrait se ralentir avec la hausse des aliments et la relativement bonne récolte de maïs.

La reprise de production des aliments porcs a été modérée au premier semestre (+ 0,5 %) et s’est accélérée en juillet et août (+ 7 %) sous l’effet de la demande des fafeurs en engraissement. L’on retrouve ce phénomène en poules pondeuses. Les statistiques des syndicats de fabricants montrent un décollage de 0,8 % du secteur de l’œuf au premier semestre et une envolée de 7,5 % au cours des deux mois d’été. Ce phénomène a le plus profité aux fabricants de Bretagne, du centre-ouest (surtout en pondeuses), du Nord et du Sud-Ouest.

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