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Les expérimentations de cultures OGM persévèrent

Les sociétés de sélection végétale poursuivent leurs essais en plein champ et revendiquent la transparence qui les expose pourtant aux actions hostiles.

Il sera un peu tard, aux environs du 10 mai, pour procéder au semis des essais de maïs OGM en plein champ. Mais les procédures légales d'autorisation de mise en place ignorent les contingences culturales. C'est ainsi que les sociétés Biogemma, Meristem, Monsanto, Pioneer, Librophyt et Syngenta devront attendre la fin des consultations du public, le 28 avril, pour obtenir, au mieux une autorisation d'engager ou poursuivre leurs programmes de recherche.

Il y en a 17 en tout, dont 16 portant sur le maïs et un sur le tabac. Le public peut compulser leurs dossiers complets (présentation et appréciation de la CGB (commission du génie biomoléculaire) sur le site interministériel www.ogm.gouv.fr, et donner son avis. Simple formalité. Les décideurs savent que les anti-OGM sont les premiers à s'exprimer dans ces forums. Jusque-là, ils en prennent acte sans jamais traduire cette consultation en refus d'autorisation. Selon les sélectionneurs, la décision tient davantage à la visite par le service de la protection des végétaux des parcelles prévues pour l'implantation. Ce service du ministère de l'Agriculture juge de leur adéquation au regard du protocole d'essai et s'assure de la non-dissémination dans l'environnement de pollen ou de graines.

La désignation préalable des parcelles est devenue obligatoire pour les programmes pluriannuels dont font partie la plupart des essais affichés cette année. Cette obligation a contribué à retarder la procédure, car les entreprises de sélection s'assurent de l'acceptation locale des cultures expérimentales de plein champ. Elles font tout un travail d'explication aux maires et aux administrés. Quant au risque de fauchage, il dépend de la mobilisation de minorités, considèrent les agronomes qui déplorent toutefois 50 % à 65 % de destructions depuis que cette transparence est exigée. En retour, les pouvoirs publics promettent d'assurer la protection des essais et le font assez bien dans certaines situations.

Sous surveillance

Ainsi, l'an dernier, la plupart des essais de Biogemma et de Meristem concentrés dans le Puy de Dôme ont été préservés, sauf un, les forces de l'ordre ayant été débordées. Cette année, Biogemma devra veiller sur des essais démultipliés

de son maïs résistant au stress hydrique, testé depuis quatre ans. En effet, au vu de résultats encourageants dans un petit nombre de sites, la société agricole veut éprouver ce maïs économe en eau et tolérant des fortes chaleurs (cela s'est vu pendant la canicule de 2003) dans différentes régions.

Que pensent les entreprises de biotech de la transparence souhaitée par les élus français et de l'ambition européenne de renforcer l'examen scientifique préalable au feu vert européen ? Michel Debrand, directeur de Biogemma, formule une opinion partagée : « Pour vaincre l'hostilité, on a besoin de procédures d'homologation irréprochables. L'examen scientifique approfondi va dans le bon sens. L'étiquetage des produits alimentaires aussi. Ce qui est intolérable est de voir que les destructions sont réprimandées mais pas stoppées, et surtout que des partis ayant pignon sur rue donnent raison aux faucheurs».

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