Les cours des matières premières seront sages en 2005
La détente se constatera cette année sur les marchés mondiaux des matières premières agricoles, malgré le maintien élevé du prix du fret maritime et de l’euro par rapport au dollar. Les indices calculés pour 2005 par la société d’assurance-crédit Euler Hermes Sfac EH a publié en décembre 2004 dans son bulletin de conjoncture internationale en dossier spécial sur les matières premières. montrent une dégringolade des grains, une progression du café beaucoup plus modeste que l’an dernier, et une hausse modérée du cacao et du sucre. Par ailleurs, plusieurs données feront pression sur les graines oléagineuses et les tourteaux, au moins pendant le premier semestre.
La détente sera particulièrement manifeste pour les grains. Ainsi, l’indice d’Euler Hermes Sfac (EH), composé de cours des céréales et du soja, dégringole de 22 % en 2005. Ce décrochage contraste avec une hausse d’environ 10 % des cours exprimés en devises courantes en 2004 (convertis en euros, ces cours ont été globalement stables). Les réserves seront assez abondantes en blé et céréales secondaires (maïs et orge), grâce à une récolte mondiale record, tandis que la demande restera modérée, estime le service des études d’EH, en dépit de la croissance des importations de la Chine. De surcroît, les nouveaux exportateurs réguliers que sont l’Inde, la Russie et l’Ukraine se feront concurrence. Seul un événement climatique majeur du type El Niño pourrait contredire ces prédictions.
S’agissant des matières premières protéiques que sont les tourteaux de soja, de colza et de tournesol, de généreuses perspectives de récolte et de trituration laissent présager l’accroissement des disponibilités. Des stocks records de graines de soja dans les exploitations américaines et de faibles stocks d’huiles à travers le monde corroborent ces prévisions. Dans l’Union européenne à 25, les capacités de trituration vont augmenter pour les trois graines oléagineuses, note la revue spécialisée Oil World, ce qui est aussi un bon présage pour les élevages consommateurs. Cependant, deux incertitudes tangibles planent sur le soja ; l’une est part la menace de maladie fongique, l’autre est le fret maritime devenu « un élément très important dans la volatilité des prix du soja rendu en France», comme le mentionnait un spécialiste de la société de négoce Bunge à la dernière journées des matières premières de l’Aftaa (alimentation animale) en décembre. En effet, l’indice Panamax trans-Atlantique, a atteint l’an dernier des sommets de 2,5 fois le record de 1995.
Pronostiques haussiers pour le riz
Les cours du riz sont moins prévisibles du fait du repli continu des stocks. Mais les pronostiques sont haussiers pour plusieurs raisons. Certains grands pays exportateurs comme la Thaïlande, le Vietnam et la Chine connaissent une sécheresse que d’aucuns assimilent à un symptôme de retour d’El Niño. Ce sera une petite année d’export pour les numéros 1 et 2 mondiaux que sont la Thaïlande et le Vietnam. Et la Chine pourrait importer. S’ajoute à cette prévision le fait que l’Inde, qui était numéro 2 en 2002, exporte de moins en moins. Face à cela la demande sera renforcée dans les pays touchés par le tsunami. Les pays de l’Union ne souffriront pas forcément de la hausse des prix mondiaux du riz en raison de la quasi-disparition du dispositif de l’intervention et de l’ampleur des stocks.
Passons sur le café, se remet doucement de sa chute de 2001. Les fèves de cacao et le sucre constituent d’importants stocks qui les disposeraient à des hausses modérées de 7 % et de 5 % en 2005, d’après EH.