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Les coopératives françaises sur le devant de la scène internationale

© © Coop de France

L’exportation, l’implantation et les partenariats à l’étranger s'affirment comme un relais de croissance incontournable pour les coopératives françaises. Le modèle coopératif séduit aussi hors de nos frontières. Enquête.

En amont du congrès de la coopération agricole, Coop de France a réuni la presse le 8 décembre pour faire le point sur les chiffres clés et les dernières évolutions économiques des coopératives. En 2015, les 2 274 coopératives et unions de coopératives ont réalisé un chiffre d’affaires consolidé de 85,9 milliards d’euros, en baisse de 1,8 % par rapport à 2014. « Cela s’explique par une baisse des volumes mais aussi des prix, sur le lait et le sucre notamment », indique Pascal Viné, délégué général de Coop de France. « Nous n’attendons pas d’améliorations pour l’année prochaine compte tenu de la crise céréalière », ajoute-t-il. D’après une étude du Crédit agricole, 23 % du chiffre d’affaires des coopératives est réalisé à l’export. Leur résultat net s’élève à 1,06 milliard d’euros, soit 1,23 % du chiffre d’affaires, contre 1,17 % en 2014.

« L’un des éléments les plus parlants pour traduire l’activité brute de l’entreprise et le ratio EBE/chiffre d’affaires. Pour les coopératives agricoles, il est de 3,87 % contre 7,1 % pour l’industrie agroalimentaire en général, hors artisanat commercial », précise Pascal Viné. Cet indicateur est cependant très variable selon les secteurs d’activité, puisque celui du vin se situe à 6,34 % alors que le ratio des coopératives du secteur bétail et viande est à 0,78 %. « Cela montre que la rentabilité est faible dans ce secteur », commente le délégué général. Malgré tout, la coopération agricole veut confirmer sa résilience, s’appuyant notamment sur ses 21 milliards d’euros de capitaux propres.

67 opérations de consolidation en 2016

Dans ce contexte économique difficile, les consolidations se poursuivent. Soixante-sept opérations d’unions, de fusions ou d’acquisitions-cessions ont eu lieu en 2016 dont 22 réalisées entre coopératives. Ces opérations ont concerné un chiffre d’affaires record de 1,144 milliard d’euros acquis par la coopération agricole. « La reprise de Doux par Terrena y est pour beaucoup », spécifie Pascal Viné. Les cessions ont représenté un chiffre d’affaires de 129 millions d’euros, ce qui porte le solde à 1,015 milliard d’euros. Parmi toutes les opérations effectuées cette année, rappelons la reprise de la Fromagerie Guilloteau par Eurial, l’acquisition des Toqués du fruit par Florette ou encore l’entrée de Noriap au capital d’Œuf du Nord pour lui permettre de racheter Cocorette.

L’international lié à un niveau de rentabilité élevé

Parmi les différentes stratégies mises en place, la recherche de croissance à l’étranger semble porter ses fruits. « Nous pouvons observer que plus une coopérative est présente à l’international, plus son niveau de rentabilité est élevé », souligne Pascal Viné. Cette année encore, plusieurs d’entre elles ont fait le pari de s’implanter à l’étranger, comme Labeyrie Fine Foods (Lur Berri), qui a repris Père Olive et King Cuisine en Belgique et aux Pays-Bas, Cristal Union qui a racheté Eridania Italia, ou Eclor qui a acquis Seattle Cider Company.

« Il est tout à fait possible de produire local pour commercialiser à l’international », complète le délégué général. C’est le cas par exemple de Limagrain, qui distribue ses pains de mie et ses crêpes aux États-Unis et en Asie, via un référencement dans 200 magasins Carrefour. Laïta, la filiale d’Even, Terrena et Triskalia, a ouvert récemment des bureaux commerciaux en Chine et au Vietnam.

L’eldorado africain

Dans les fruits et légumes, la coopérative Terres du Sud vient de construire une usine de jus de fruits biologiques au Bénin, mais l’embouteillage et le conditionnement seront réalisés dans le Lot-et-Garonne. Parmi les destinations à fort potentiel, Coop de France encourage ses adhérents à considérer le marché africain. Après une première conférence cette année au Sial sur les attentes des nouveaux marchés africains, en collaboration avec Sopexa, l’organisation est revenue sur ce sujet dans le cadre de son congrès. Elle a rédigé avec InVivo un livre blanc et formulé dix propositions pour créer des partenariats vers l’Afrique, à destination des coopératives. « L’idée est d’encourager les coopératives à investir ces marchés émergents. Nous pouvons les accompagner via des partages d’expérience, des mises en relation auprès de certains interlocuteurs », signale Pascal Viné. Certains groupes coopératifs ont déjà positionné leurs pions sur ce continent. Cristal Union a noué un partenariat avec l’Algérien LaBelle en 2015, Maïsadour possède une usine de conditionnement de légumes frais au Maroc depuis 2006, et Tereos est présent au Mozambique depuis dix ans à la suite de la reprise de la sucrerie de Marromeu.

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