Les contaminations croisées visées aux USA
L'autorité sanitaire fédérale américaine (FDA) propose de nouvelles restrictions pour l'alimentation animale afin de renforcer la protection des cheptels de l'ESB. Seraient retirés de la chaîne alimentaire de tout animal, y compris chiens et chats, les cerveaux et moelles épinières de bovins de plus de 30 mois ou non inspectés, ainsi que les suifs issus de bovins non inspectés et contenant plus de 15 % d'impuretés insolubles. Ces co-produits sont déjà retirés de la fabrication de farines animales à destination des ruminants depuis l'interdiction, en 1997, de certaines farines animales de ruminants dans leur alimentation (à l'exception des suifs). Mais ils sont encore présents dans la nourriture des autres animaux, porcs ou volailles, ou les croquettes pour chiens. Cette présence présente un risque de contamination croisée, estime la FDA, qui soumet ces nouvelles restrictions à l'appréciation de tous les secteurs concernés jusqu'au 19 décembre.
Selon Stephen Sundlof, directeur du centre de médecine vétérinaire de la FDA, en retirant le cerveau et la moelle épinière du processus de fabrication de nourriture animale, on retire de fait 90 % des matières premières susceptibles d'être contaminés.
Le coût pour le secteur de la production de farines animales a été estimé à 14 millions de dollars, pour la destruction de ces deux nouvelles catégories de produits animaux, selon lui.
Ce renforcement du «feed ban», s'il est accepté, ne serait pas mis en œuvre avant l'année prochaine, rassure la FDA.
Jusqu'ici les Etats-Unis ont détecté deux cas de vache folle, le premier le 23 décembre 2003 sur une bête importée de l'Alberta (Canada, ouest). Le deuxième avait été révélé le 24 juin dernier. Il concernait une bête tuée en novembre 2004 et qui venait du Texas.
Le Japon a suspendu depuis décembre 2003 ses importations de bœuf américain. Cependant, une commission gouvernementale nippone a évoqué hier une possible levée de l'embargo en décembre prochain.