Les AOC rouges défendent les couleurs de la Provence
L’interprofession des vins de Provence, voulant faire connaître la diversité des terroirs provençaux, brandit la bannière des rouges d’appellation d’origine. Ces derniers ne représentent que 13 % du volume produit sous AOC, le rosé étant la couleur phare du vignoble. Cependant, les rouges AOC de Provence se vendent davantage chez les cavistes et en restauration gastronomique que les rosés, et leur consommation est restée stable malgré le succès des rosés. En GMS, où s’écoulent seulement 10 % des rouges de Provence, leurs prix se situent entre 3 et 3,80 euros la bouteille en grande distribution. Pourtant, certains cavistes ou restaurateurs achètent des rouges de Provence à plus de 30 euros la bouteille au départ de la cave. Trois AOC se distinguent : Côtes de Provence, Coteaux d’Aix, Coteaux varois. Le Conseil interprofessionnel des Vins de Provence met en œuvre une stratégie commune consistant d’abord à les rassembler sous une seule bannière, Provence, ensuite, à décliner la diversité des terroirs. Dans la vaste étendue des Côtes de Provence, deux terroirs sont reconnus officiellement : Sainte-Victoire avec ses rouges « puissants et soyeux », ses rosés « fins et élégants », ses blancs « vifs et aromatiques », et Fréjus.
D’autres terroirs des Côtes de Provence sont en gestation, en particulier dans les secteurs de La Londe, du plateau triasique et de Pierrefeu. Dans les Coteaux d’Aix s’opère la plus importante proportion de vinification en rouge, qui atteint jusqu’au quart du volume. Les Coteaux varois, la plus petite appellation est dotée d’un climat de type continental. Contrairement à ce que l’on croit, la vinification en rouge est moins compliquée que la vinification en rosé. Cependant, les domaines s’inscrivant dans les rouges très haut de gamme produisent au 50 à 60 % de rouges, dont plus de la moitié sont élevés en barrique.
Les rouges des Côtes de Provence, de « Provence Sainte-Victoire », de « Provence Fréjus », des Coteaux d’Aix ou Varois proviennent des mêmes cépages que les rosés : syrah, grenache, cinsault ainsi que mourvèdre et carignan ou encore, plus rarement cabernet sauvignon. Cette année, le volume des Coteaux d’Aix et des Coteaux varois devraient approcher celui de l’an dernier. Les amplitudes de températures jour/nuit ont été importantes et ont favorisé la « bonne évolution des polyphénols et des arômes », dit le CIVP.
Les raisins ont été partout d’une grande qualité phytosanitaire, grâce aux nuits fraîches, ce qui laisse présager une « très bonne extraction du potentiel aromatique ».