« Les abattoirs prestataires de service resteront vigiilants »
Les Marchés : La FNEAP est actuellement en pleine recomposition. Pouvez-vous nous dévoiler les fondements de l’organisation en projet ?
André Eloi :Je pense qu’il est important pour les organisations nationales du secteur d’impliquer de façon plus approfondie les professionnels de terrain. Ils peuvent apporter un éclairage pratique dans les prises de décision et éviter des décalages préjudiciables. Nous réorganisons notre structure en désignant des référents responsables dans plusieurs domaines d’action : par filière (bovins, ovins, porcins) ou par thématique (environnement, sanitaire, social/formation, process etc..).
Par ailleurs, la démarche de formation qualifiante des opérateurs de production est au cœur des actions de la fédération. Notre organisme de formation, l’Adofia, peut légitimement prétendre à une vocation plus générale dans le secteur de la transformation des viandes. Une preuve est l’importante opération « interfédérale » du premier semestre 2007 sur le Plan de Maîtrise Sanitaire, élément clé des dossiers d’agrément des entreprises viande.
Les Marchés : Quel est le programme prévu ?
André Eloi : Notre Conseil d’Administration ne veut pas précipiter les événements. La réorganisation de notre structure nécessitera quelques mois, échéance indispensable peut être à une recomposition des familles du secteur. Notre prochaine assemblée générale aura lieu le 22 novembre. Elle se tiendra en interne, à Paris et aura notamment pour objet « d’autodiagnostiquer » les abattoirs prestataires avant les grandes échéances à venir. Ensuite nous présenterons publiquement nos besoins et nos orientations en restant persuadés d’être une filière complémentaire du secteur industriel.
LM : Où en sont les abattoirs prestataires de service sur le plan réglementaire ?
André Eloi : Il y a une importante échéance sanitaire en août 2008 qui est la remise à jour des dossiers d’agréments des abattoirs. Pour certains, la barre à franchir sera redoutable. Les modifications structurelles (capacités des bouveries ou des installations frigorifiques, vétusté des circuits de convoyage, dégradation des murs ou des sols en raison des conditions de travail etc..) vont engendrer inévitablement des coûts qu’il faudra inclure dans les prestations d’abattage payées par les utilisateurs.
Les exigences techniques prévues par les textes réglementaires sont parfois compliquées à mettre en œuvre dans des structures assez anciennes. Les services de l’État annoncent un « écrémage sanitaire naturel ». Les pouvoirs publics tentent aujourd’hui de classifier les établissements en 4 catégories. La catégorie n° 4 est en principe fatale dans une échéance proche pour ceux qui s’y trouvent.
Nous avons demandé à la direction générale de l’alimentation (DGAL) une procédure formalisée, publique, transparente et uniforme pour le classement des outils sur tout le territoire. Nous demandons à l’administration de contrôle une meilleure prise en compte des efforts mis en œuvre par les abattoirs en termes de process et de fonctionnement et pas seulement en fonction de la peinture écaillée sur les murs !