Les abattoirs ont la chair de poule
La semaine dernière, la cotation de la poule de batterie, établie par Les Marchés, dépassait de près de 20 % son niveau de 2014 et de près de 35 % son niveau de 2013. La fourchette des prix s'est élargie jusqu'à atteindre 15 ct/kg d'écart entre le prix le plus bas (20 ct) et le plus haut (35 ct). Une situation inédite qui vire au cauchemar pour certains abattoirs. Car en aval, le marché est régulier mais sans emballement. Pour revaloriser les tarifs, il s'agit donc de trouver un débouché porteur. En frais, la baisse des prix du poulet nuit au marché de la poule. L'approche du printemps signe aussi la chute des besoins. Les industriels du nord de l'Europe semblent un peu moins aux achats. Reste le Proche-Orient et l'Afrique, qui ne peuvent pas absorber des hausses trop conséquentes.
Sécuriser les approvisionnementsLes prix ont tout d'abord grimpé quand la mise aux normes des cages a désorganisé les réformes. Dans le même temps, les éleveurs ont gardé davantage leurs poules. En Allemagne, AMI note que 15 % des poules ont subi une mue en 2014 contre 9 % en 2013 et 6 % auparavant. Aux disponibilités plus erratiques s'ajoute un paysage industriel en mouvement. D'abord les difficultés de Doux en 2013, puis le rachat de Socavol en début d'année. Pour maintenir leurs approvisionnements, certains outils n'hésitent pas à surenchérir, dans l'espoir de fidéliser les éleveurs, ce qui fragilise les concurrents.
Alors que le printemps est habituellement synonyme de chute des cours, la tendance est peu lisible. Des contrats sont actuellement négociés sur des bases record.