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Les abattoirs de proximité sont de moins en moins publics

Le maintien d'abattoirs à l'usage de commerçants et d'éleveurs locaux est tributaire de l'affaiblissement de l'engagement public et des usagers. Tour d'horizon de situations plus ou moins précaires.

Les coûts de mise aux normes européennes des abattoirs de proximité, les réductions de tonnages ou les difficultés des usagers font caler certains investisseurs municipaux qui tendent à se désengager de la prestation de service. Le cas le plus récent est celui de Bourg-en-Bresse dans l'Ain. Cet abattoir polyvalent de 15 000 tonnes réalisées doit voir début décembre la signature du compromis de vente à la coopérative d'abattage détentrice de la délégation de service public. Celle-ci est majoritairement tenue par les sociétés de négoce Tropal et Prés Verts. La municipalité buttait sur le projet d'investissement, rapporte le directeur. La coopérative est prête à le soutenir, mais prévoit de le faire par paliers, parallèlement au développement du tonnage. La pérennité de cet outil va fortement dépendre du dynamisme commercial des Chevillards (70 % du tonnage) et d'une réorganisation. Un autre cas, celui de l'abattoir de Cernay dans le Haut-Rhin est d'actualité. C'est un petit abattoir d'une capacité de 1 375 t, ayant reçu son agrément sanitaire définitif en février dernier. Il est précieux pour quelque 170 éleveurs actionnaires de la société d'exploitation, qui vont tenter de l'acquérir. Autres cas récents : le rachat à la municipalité de Quimper de son abattoir par son usager principal (90 % du tonnage), Bretagne Viande Distribution, tandis que l'outil de Brest a fermé. On peut aussi mentionner le rachat de l'abattoir de Meaux (77), en mai 2006, par un usager pratiquant l'abattage halal, Aminecov.

Vire : l’abattoir arrêté au bout d’un an

Le cas de Vire, dans le calvados, a de quoi décourager la bonne volonté des pouvoirs publics. C'est un abattoir tout neuf aux normes européennes, équipé pour la 2 e et la 3 e transformation, qui a bénéficié d'un financement mixte. Il a été inauguré en septembre 2006 en présence de Dominique Bussereau, ministre à l'époque. Mais son usager principal (90 % du tonnage), Marcel Quentin SA, était déjà en liquidation judiciaire le 4 septembre 2007, contraignant la communauté de communes à réunir un comité de pilotage en vue d'une éventuelle reprise.

Le cas de Craon, en Mayenne, est au contraire encourageant. C'est un abattoir public neuf polyvalent de 2 500 t de capacité annuelle. Il réalise 2 300 t d'abattages partagés à parts égales entre les particuliers, les détaillants et les grossistes, ce qui suffit à son équilibre. Son responsable se félicite d'une situation géographique très favorable, au sein d'une zone d'élevage massif qui a besoin de prestations (sorties de viandes quotidiennes, horaires très souples, récupération des abats) que n'offrent pas les gros opérateurs (Soviba, SVA) environnants. D'autres abattoirs prestataires de service se passent bien de l'actionnariat public. Sabcor à Brive-la-Gaillarde, en Corrèze, a la délégation de service public de la municipalité qui ne fournit que le terrain. Détenu par Arcadie et Viandes de Corrèze (Bevicor), il démarre à la fin de ce mois sur la base de 10 000 tonnes venant de ces deux opérateurs et les perspectives sont bonnes.

A l'occasion de son assemblée générale de jeudi, la FNEAP (fédération des abattoirs prestataires de service) demandera aux Pouvoirs publics de témoigner de leur soutien aux abattoirs de proximité.

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