Les abattoirs de proximité se disent complémentaires
Des abattoirs offrant un service de proximité doivent coexister aux côtés des outils industriels ; tel est le thème central du 31e congrès de la Fneap (fédération nationale des exploitants d'abattoirs prestataires de services) et qui sera débattu jeudi matin à Saint Jean de Monts, en Vendée. Un débat à sept voix qui fera intervenir le p-dg du groupe Alliance, Gérard Cladière, Jean-Pierre Fleury, vice-président de la Fédération nationale bovine, le représentant national de la Boucherie...
Le service de proximité, cela se gère, aussi faut-il « arrêter de fermer n'importe quand et n'importe comment, dans le désordre », insiste le directeur de la Fneap, Jacqus Pujol. Ce dernier souligne que les motifs environnementaux sont aujourd'hui les premiers à emporter une décision de fermer un outil. L'autorisation d'exploiter n'est pas renouvelée. Un certain nombre d'établissements classés situés en centre-ville sont directement menacés. D'autres ont simplement besoin d'investir pour se mettre aux normes. A ces investissements s'ajoutent les efforts destinés à assurer sécurité des salariés. Un chantier pour les cinq prochaines années, prévoit-t-on à la Fneap, qui fait l'objet d'un atelier de travail.
Défavorisés pour les sous-produits
Les politiques française et européenne d’accompagnement des investissements sont au cœur des attentes des exploitants d'abattoirs de proximité. A quelles conditions ces derniers pourront-ils bénéficier du Fonds européen agricole de développement rural (FEADR) qui remplace le Feoga? Telle est la question qu’ils se posent.
Au sujet des sous produits de catégorie 1 qui sortent du périmètre du Service public de l'équarrissage, la Fneap rappelera le ministère de l'Agriculture à sa promesse de veiller à une certaine équité au profit des outils appelés à payer le prix fort aux équarrisseurs pour des raisons de taille ou d'éloignement. La mise en place immédiate d'un observatoire des prix est prévue. Jacques Pujol a retenu une proposition d'intervention publique en cas d'écart supérieur à 30 %. Un tel dispositif a été la condition posée par la Fneap depuis le début des discussions sur la réforme du SPE.
Si le nouveau règlement permet aux abattoirs de stocker plus longtemps les MRS et animaux non consommables, et d'espacer ainsi les collectes, Jacques Pujol rappelle que « le problème n'est pas simple ». En effet, explique-t-il, même si abatteurs et équarrisseurs ont la volonté de réduire la fréquence des tournées, il faut que les deux parties soient d'accord : le collecteur pour modifier sa logistique et un peu son activité transformation, l'abatteur pour s'équiper en stockage dédié sous froid positif ou négatif. La Fneap attend les résultats de l'étude demandée à l'Adiv de Clermont-Ferrand par l'interprofession Interbev sur l'amélioration du tri, du stockage et de l'expédition des coproduits et sous-produits d'abattage et de découpe.