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L’élevage polonais ne déçoit pas les investisseurs

Malgré une passe difficile, la Pologne a de quoi devenir l’eldorado des productions animales, d’après les groupes en place. Leurs politiques qualitatives portent leurs fruits.

Lors de la présentation de ses résultats au début de ce mois, le groupe volailler LDC exprimait sa satisfaction à l’égard de sa filiale polonaise, Drosed, qui vend maintenant 50 % de produits élaborés. En ce début de semaine, le groupe multinational de nutrition animale, Provimi, invitait quelques journalistes et analystes financiers à constater sur place le bien fondé de sa présence, déjà ancienne, dans ce nouveau pays de l’Union. La Rabobank souscrit à ces engagements. La Pologne offre des opportunités d’investissement dans l’élevage et l’industrie des viandes, a mentionné mardi dernier le président de Rabobank Polska, Darius Ledworowski, invité par Provimi à exposer la situation des IAA polonaises.

Si aujourd’hui la consommation d’œufs, de produits laitiers et de viandes stagne (à l’exception de la consommation de volaille, en hausse), la demande de valeur ajoutée progresse, a confirmé le financier polonais. À plus long terme, la consommation est programmée pour augmenter en volume. Il suffit selon lui de comparer les niveaux atteints en Pologne et chez les Quinze (Voir graphique). Cette progression est d’autant plus probable que les prix de revient alimentaires sont selon lui durablement compétitifs. Cela veut dire que l’appel d’air déclenché par entrée dans l’UE à 25 aurait peu d’effet sur la consommation intérieure. Le bond des exportations (+ 30 % en un mois), dont en viande bovine serait grandement conjoncturel.

«Seul pays compétitif à terme en volaille»

Contrairement à la bière, aux fourrages, aux huiles et margarines et à la volaille, la viande et le lait ont jusqu’alors attiré peu de capitaux étrangers, relève Rabobank Polska. Or, l’élevage et l’industrie sont loin d’atteindre les niveaux de productivité (voir le graphique) et les standards qualitatifs de l’Ouest.

Les dirigeants de LDC voient dans la Pologne « le seul pays (parmi les PECO) compétitif à terme dans la volaille», en particulier grâce à son accès au soja importé par la Mer Baltique. Il « peut nourrir l’Allemagne», déclarait l’un d’eux récemment, faisant l’éloge de son potentiel agricole. LDC voit aussi que c’est le pays où la distribution progresse le plus.

Selon le sous-directeur de Provimi en Pologne, un Hollandais, les ports de la Baltique ont le désavantage, par rapport à l’Ouest, de ne pouvoir accueillir de très gros bateaux et de manquer d’usines de trituration des graines à proximité. En revanche, la taille de la Pologne et sa position entre l’Allemagne et la Russie est éminemment stratégique.

L’élevage est pour l’heure un facteur limitant. Les banques locales soutenant peu les projets agricoles, les groupes étrangers optent pour une forme d’intégration, quelles que soient les espèces. C’est ainsi que Danone s’est allié à Provimi pour fournir une grosse part de l’aliment des éleveurs laitiers et mener une politique de qualité laitière, dont le résultat est 100 % de lait livré aux normes UE. L’aliment est retranché du paiement du lait. Danone apporte aussi des soutiens matériels, comme la fourniture de tanks réfrigérés) à ses 411 livreurs de 150 millions de litres.

Smithfield dans le porc, comme Drosed dans la volaille, ont des démarches similaires.

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