Le veau réservé sur les graisses animales
Les interprofessions du porc charcutier et de la dinde militent pour accélérer le retour des matières premières animales dans les formules d'aliments destinés à ces espèces (lire notre édition du 7 novembre). De son côté le Sniv (syndicat national de l'industrie des viandes) se prépare à faire une demande au prochain comité du cinquième quartier de l'Office de l'élevage pour lever un certain nombre de blocages à leur incorporation dans les aliments composés ou d'allaitement. Le Sniv déplore en premier lieu que les graisses soient négligées par les fabricants alors que la réglementation française s'est ouverte en leur faveur.
La filière veau, elle, reste à l'écart de ces groupes de pression. Elle représente pourtant un important débouché potentiel pour les suifs, graisses d'origine bovine - c'était le premier avant la crise de l'ESB et le bannissement des co-produits animaux en 2000. Elle reste assez indifférente au fait que la majeure partie des suifs produits en France (près de 100 000 tonnes) contenant des suifs prélevés après la fente des carcasses bovine, attendent toujours leur retour en grâce en France, alors qu'ils n'ont jamais été interdits dans les rations de veaux élevés aux Pays-Bas. Or, l'Afssa a confirmé en juillet dernier qu'ils ne représentent aucun risque d'ESB pour les bovins nés après juillet 2001.
Les raisons d'une réserve
Il y a trois raisons à cette réserve. Première raison, la filière veau utilise déjà du saindoux raffiné (le gras de porc qui sert à fabriquer les rillettes) et du « suif sécurisé ». Ce suif est prélevé exclusivement avant la fente des carcasses bovines et purifié de telle sorte qu'il contienne moins de 0,15 % d'impuretés, comme l'exige la réglementation française actuelle.
Une seule entreprise française produit un tel suif, SVA. Deuxième raison : les formules purement végétales ou associant un peu de graisse noble sont très satisfaisantes sur le plan zootechnique.
La troisième raison de la réserve de la filière veau est donné par Thierry Berthelot, secrétaire général du syndicat de la Vitellerie Française Le veau est cher, il justifie l'utilisation de matières premières nobles. A cet égard, le différentiel de prix entre les graisses végétales et les suifs est négligeable devant l'importante hausse des matières premières laitières subie depuis plus d'un an.