Le Ramadan a peu d’effet sur les ventes de viande
C'était la veille du premier jour de Ramadam samedi 23 septembre. Les particuliers attendaient leur tour devant la boucherie en gros de l'abattoir Kissi de Montereau Fault Yonne (Seine-et-Marne), spécialisée dans toutes viandes et volailles halal. Les clients achètent surtout de l'agneau, du veau, du bœuf, essentiellement des parties arrière et des abats, ainsi que des saucisses à consommer froides ou à griller. En cette période qui dure une trentaine de jours, familles et amis se réunissent le soir, pour la rupture du jeûne et souvent, un bon repas comportant une viande en sauce. La viande se doit d'être halal, même pour les musulmans peu observants en cours d'année. L'effet du Ramadan sur les ventes en gros de viandes de boucherie est cependant faible et de courte durée, selon les grossistes interrogés. Il se manifeste surtout en début de période. Cette année, il a aidé à maintenir les prix de la viande d'agneau pendant une période de quelques jours entre les semaines 38 et 39 (autour du week-end du 24 septembre). D'après Joël Gaillard, directeur de la Cibevial à Lyon-Corbas, l'effet Ramadan « n'est plus ce qu'il était ». Cette entreprise, qui vend annuellement 12 500 t de carcasses de bœuf, de veau et d'agneau, dont 40 % égorgé rituellement, évalue le sursaut des ventes en début de Ramadan à 10 % ou 15 % du volume mensuel ordinaire. Elle vend à ce moment-là davantage de carcasses entières aux bouchers. Le dirigeant ne sait à quoi attribuer ce recul de la consommation. Baisse du pouvoir d'achat, perte de la tradition culinaire ou montée des grandes surfaces ; c'est sans doute un peu de tout cela.