Le négoce agricole est « durable »
Certifier 70 % des entreprises privées d'agrofourniture du grain entre 2008 et 2010 ; tel est l'ambition affichée par la FNA (fédération du négoce agricole) à son congrès, mercredi dernier ; il s'agit de faire agréer par un organisme indépendant la capacité de ces entreprises à divulguer auprès des agriculteurs les pratiques agricoles sans impact sur l'environnement. Cette démarche volontaire s'appuiera sur un référentiel intégrant le « guide de préconisation » adopté entre les distributeurs d'intrants agricoles et la DGAL en juin dernier. Une initiative « d'avant le Grenelle », a tenu à souligner le président de la FNA, Christophe Viger. Si Michel Cadot, directeur de cabinet du ministre, l'a soutenue verbalement, il s'est gardé de prendre position sur la dissociation du conseil en matière de protection des cultures et de la vente de produits phytosanitaires ; un moyen visant à réduire les quantités vendues.
La séparation du conseil et de la vente « semble faire son chemin dans certains esprits », a insinué Christophe Viger. Contre cette menace, le président des négociants a énoncé plusieurs arguments, dont le fait qu'il est « contraire au droit français et à la jurisprudence qui condamne l'absence de conseil lors de la vente des produits ». Cette idée « méconnaît la compétition ouverte et transparente entre les différentes sources de préconisations », argument cher aux privés mais que les coops défendent aussi. Le ministère fait confiance à la FNA (40 % du marché de l'agrofourniture dans les grandes cultures et en polyculture-élevage). Aussi, dès l'an prochain, tout négoce pourra intégrer le système officiel de Conseil agricole, soit dans le cadre des Chambres, soit en tant que têtes de réseau avec d'autres partenaires techniques. Autre preuve, la FNA participe au Groupe d'expert réuni dans le cadre du Plan Ecophyto émanant du Grenelle de l'Environnement, visant à réduire de moitié l'usage des pesticides dans un délai de 10 ans.
A cet effet, « nous devons commencer par agir sur la qualité du système de vente et de préconisation de ces produits, a déclaré le directeur de cabinet. Nous devons faire en sorte que toutes les solutions techniques et celles liées à la lutte intégrée soient envisagées avant de proposer l'emploi des pesticides. Lorsque ces derniers sont indispensables, il est alors impératif qu'ils soient appliqués dans des conditions optimales.»