Le maïs ne manquera pas en Europe
Les semis de maïs, qui se terminent dans le sud de la France, laissent prévoir une récolte dans la moyenne de celles des cinq dernières années. Selon les dernières estimations, la sole nationale serait en hausse de 3,7 % (Onic) à 9,2 % (Scees) par rapport à la surface récoltée pour le grain l’an dernier (réduite à cause de la sécheresse). En Allemagne et en Italie, les pluies ont été propices aux semis de maïs. De sorte que des disponibilités accrues sont attendues dans l’Union européenne, qui annoncent une « forte reprise de l’utilisation dans l’alimentation animale », écrit le Conseil international des céréales (CIC).
À l’échelon des 25, la récolte pourrait dépasser les appréciables 50,2 millions de tonnes de 2001, et les importations nécessaires d’ici à la moisson suivante se limiter à 2,4 Mt (elles sont estimées à 5,7 Mt pour la campagne qui s’achève).
Cette relative abondance européenne cache l’amaigrissement du stock mondial de maïs. Celui-ci pourrait chuter à 74 millions de tonnes au milieu de l’an prochain, selon le CIC, « le niveau le plus bas depuis le milieu des années soixante-dix » et à 12 millions de moins que l’an dernier. Et pourtant, la production attendue de 644 millions de tonnes est en très nette augmentation (de 26 Mt) par rapport à la campagne précédente et encore plus importante comparée aux années précédentes. « Depuis quatre ans, la production mondiale de maïs est inférieure à la consommation », fait remarquer l’AGPM. Deux facteurs forts interviennent : l’accroissement de l’utilisation en éthanol aux Etats-Unis, premier pays producteur, et la rétention en Chine, deuxième pays producteur, du fait de l’expansion de l’élevage hors sol et de la hausse du fret.
Une moindre disponibilité du maïs mondial pourra se ressentir en Espagne, qui importe ordinairement des pays tiers.