Aller au contenu principal

Le jambon de Bayonne affine son taux de sel

La réduction du taux de sel pose quelques difficultés techniques aux salaisonniers.

Depuis l’obtention de son IGP en 2000, le Consortium du jambon de Bayonne et l’Inpaq (Interprofession porcine d’Aquitaine) n’ont cessé d’entreprendre des recherches sur les caractéristiques du produit. Depuis 2001, 9 comités techniques et scientifiques regroupant des salaisonniers, des éleveurs, des abatteurs-découpeurs et des ingénieurs qualité provenant de pays à fortes productions tels que l’Italie et l’Espagne, se réunissent régulièrement.

Lors du dernier comité scientifique, les chercheurs du jambon de Parme et de l’IRTA, Institut de recherche en technique alimentaire espagnol, étaient présents pour trouver des solutions au problème du salpêtre et du sel dans le produit. Quelle que soit la provenance du jambon, tous les salaisonniers partagent le même combat : diminuer le taux de sel dans la salaison sèche. Si le taux de sel ne nuit pas à la qualité du jambon, il peut en effet, à haute dose, nuire à la santé du consommateur et la réglementation se fait de plus en plus stricte. Le PNNS 1 prévoit ainsi une réduction de 30 % du taux de sel dans les aliments. Le consortium avait déjà divisé le taux de sel par deux et il poursuit sa recherche dans un objectif de santé humaine. Mais diminuer de façon importante le sel peut entraîner des changements au cours des différentes phases de « mûrissement » du jambon.

Or les salaisonniers doivent s’adapter à une matière première plus maigre : la perte de gras dorsal a été de 20 mm en 20 ans. « Cette orientation comporte un risque pour nous, remarque Christophe Dutertre, responsable communication et développement du Consortium. Il nous faut à la fois répondre à la demande du consommateur, mais aussi sauvegarder l’image de notre appellation qui est aussi la protection d’un territoire. Les IGP doivent évoluer et rester dans un contexte de modernité. Derrière l’appellation, il y a l’histoire, le plaisir. Mais il y a aussi la science ».

Des répercussions en cascades

La production de jambon de Bayonne est de 1 350 000 jambons/an. Une récente étude TNS, réalisée en qualitatif et validée en quantitatif auprès d’un échantillon de consommateurs et de chefs de rayon montre une très bonne perception consommateur avec un taux de notoriété spontané de 56 % et de 98 % en assisté. Le Bayonne est le jambon acheté le plus régulièrement avec une forte présence d’image Sud-Ouest. Pour les chefs de rayon, le produit est considéré comme dynamique et rentable : il réalise +11 % au L.S par rapport au marché (9 %) et +7,4 % à la coupe par rapport à ses concurrents (5 %). À noter que le Bayonne représente 15 % de PDM en valeur pour une présence de 13,8 % de présence en linéaire.

Enfin, Christophe Dutertre attire l’attention sur le mode de consommation du jambon de Bayonne : « Il existe des jambons de Bayonne avec des durées d’affinage différentes. Pour une raclette, il est préférable de prendre un jambon à 8 mois de sèche, mais pour une chiffonnade, il faut compter 12 mois et plus. Ce sont deux produits différents. »

Les plus lus

Œufs : le bond des importations européennes vient d’Ukraine, mais aussi de Turquie

L’évolution des prix des œufs français, au 19 décembre 2025, expliquée par le journal Les Marchés, qui publie trois fois par…

Gilles Huttepain, Vice-président de l'interprofession Anvol
Le poulet chinois s’impose en Europe, la volaille française alerte

La filière poulet française s’inquiète d’un afflux inédit en provenance de Chine, qui dégage ses surplus de filets de poulet…

douanier chinois devant un ordinateur
Viande bovine : la Chine enquête toujours sur ses importations et pourrait les limiter

Les résultats de l’enquête chinoise sur les perturbations de son marché intérieur de la viande bovine par les importations ne…

Anvol analyse volailles
Poulet : la hausse de 3,7 % de la production française ne suffit pas pour répondre à la demande

La consommation de volailles, et en particulier de poulet, poursuit sa progression amorcée depuis plusieurs années. Les achats…

poules rousses en cage dans un élevage
Interdiction des poules en cage : « c’est le bon moment pour agir »

Des députés français demandent la Commission européenne d’inscrire l’interdiction de l’élevage de poules pondeuses en cage…

Dinde en élevage
« La production de dinde est stable en 2025, c’est une bonne nouvelle »

Après plusieurs années de recul, la filière dinde semble retrouver de la stabilité dans les abattages en France. Malgré une…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio