Aller au contenu principal

Le haché renoue avec la croissance

Les consommateurs commencent à oublier l’épisode de contamination à l’E. coli du mois de juin, et les ventes de viande hachée redémarrent. De quoi remonter le moral des industriels, car ce marché était en très forte croissance les années passées.

Seuls 6 % des français ne consomment pas de steak haché de bœuf, d’après une étude de l’Ifop parue l’an dernier. 41 % sont des consommateurs réguliers et en achètent au moins une fois par semaine. Facile à préparer et apprécié des enfants, le steak haché bénéficie aussi d’une image positive : la majorité des sondés le perçoit comme le produit carné doté des meilleures qualités nutritionnelles, à égalité avec l’escalope de dinde. D’après le panel Kantar, les viandes hachées représentaient 39 % des achats de viande bovine en grandes et moyennes surfaces (GMS) en 2010, contre 33 % en 2003. En restauration hors domicile (RHD), la progression est plus prononcée, tirée par l’essor des fast-foods. Les quantités de haché écoulées sont passées de 67 000 t en 2002 à près de 95 000 t en 2009 et 2010, d’après l’Institut de l’élevage. En moyenne sur 2009-2010, 330 000 t de haché ont été achetées en France : 58 % via les GMS, 33 % via la RHD et 8 % en boucherie.

Le prix : l’atout du haché... mais aussi son point faible

Le marché du haché se développe aussi vers le haut de gamme. Ainsi, Mac Donald’s sert un burger au Charolais, tandis que dans les GMS fleurissent les steaks hachés bio, « façon bouchère », aux oignons... Mais le vrai moteur de la consommation de haché reste le prix. D’après l’Institut de l’élevage, le bœuf haché frais et surgelé était vendu respectivement 20 % et 55 % moins cher que les autres morceaux en 2010. La percée des steaks hachés protéinés illustre aussi cette pression sur les tarifs. À base de protéines végétales moins onéreuses et de minerai souvent gras et donc peu recherché, les ventes de ces steaks moins chers décollent.
Sur un marché dirigé par la guerre des prix, les plus gros industriels dominent largement. Très compétitifs, ils disposent de volumes importants, ce qui permet au distributeur de sécuriser ses approvisionnements. Les plus petits opérateurs sont dès lors contraints de contracter leurs coûts. C’est dans ce but que, selon l’Institut de l’élevage, un nombre restreint de petits transformateurs achèteraient du minerai ou des quartiers avant moins contrôlés sur des marchés d’opportunité. Or la maîtrise des risques sanitaires est cruciale dans ce secteur, rare îlot de dynamisme au rayon de la viande bovine. La contamination de steaks hachés surgelés par E. coli en juin dernier en témoigne. Aussitôt la nouvelle annoncée par les médias, l’impact a été immédiat sur les ventes. De mi-juin à mi-juillet, le panel Kantar enregistre des achats des ménages en GMS en chute libre par rapport à la même période de 2010 : - 8,4 % pour la viande hachée fraîche et - 10,8 % pour le bœuf haché surgelé. Sur la période de quatre semaines précédente, les ventes grimpaient respectivement de 5 % et de 3,9 % par rapport à 2010. Il a fallu plus de cinq mois pour que les achats des ménages de bœuf haché surgelé renouent avec la croissance. De quoi renforcer la traçabilité et la maîtrise des risques au cœur de la stratégie du secteur.

Les plus lus

poules pondeuses en élevage au sol
Prix des poules pondeuses – Cotation réalisée le 14 août 2025

La CPP (Cotation poule pondeuse) est publiée dans Les Marchés le lundi reflète les prix de la semaine précédente. La CPR (…

petit veau dans sa niche
Prix des petits veaux : après une courte baisse cet été, la tension revient

Les prix des petits veaux se sont tassés au mois d’août, tout en restant à des niveaux inédits pour la période. Mais la baisse…

Chargement d'un camion de pomme de terre. Acheminement sur un tapis.
Pourquoi les prix des pommes de terre industrie ont-ils tant plongé cet été ?

Les volumes de pomme de terre primeurs pour l’industrie qui ne sont pas contractualisés ne trouvent actuellement pas preneurs…

brebis en bergerie
« En trois ans, on a perdu 617 000 agneaux ! » : comment la filière ovine veut enrayer la baisse de production

Les abattages d’agneaux reculent depuis 4 ans, mais la filière croit au potentiel et pousse à travailler au cœur de chaque…

viande dans un carton
Viande bovine : pourquoi notre déficit commercial s’est réduit de 10 000 t au premier semestre 2025

Les exportations françaises de viande bovine progressent au premier semestre, malgré le manque de disponibilité et les prix…

bateau porte conteneur
Viande bovine : pourquoi les exportations australiennes battent des records début 2025

La hausse de la production australienne de viande bovine rencontre une demande mondiale particulièrement dynamique. Résultat,…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio