Le Groupe Altitude veut créer sa filière volaille
> Olivier Voisin, directeur général du Groupe Altitude
Les Marchés Hebdo : Quel bilan tirez-vous de l'année 2015 ?
Olivier Voisin : Globalement l'ensemble de nos productions a enregistré des progressions de volumes, mais elles ne se traduisent pas dans l'évolution de notre chiffre d'affaires, clos au 30 septembre 2015, en raison des faibles niveaux de cotations. Notre chiffre d'affaires a baissé de 1,3% pour atteindre 235M€. Notre résultat net s'élève à 400 000 €. Le contexte 2014/2015 a été difficile pour nos adhérents, en raison de diverses crises, comme la chute des prix du lait et du porc, la FCO et la sécheresse. Nous les avons accompagnés en consacrant des sommes directement à nos éleveurs et qui n'ont pas contribué au résultat de la coopérative. La situation financière du groupe est saine mais nous avons encore quelques foyers de pertes à corriger.
LMH : Comment se portent vos différentes activités ?
O.V. : Pour le lait, la fin des quotas laitiers a été bien gérée. Nous avons mis en place un système de contractualisation avec un prix A et un prix B, indexé sur les cotations beurre-poudre. Le prix B n'est pas descendu en-dessous des 250 € les 1 000 litres l'an dernier. Nous avons collecté 140 millions de litres de lait et avons reçu la demande de 8,7 millions de litres supplémentaires. Nous encourageons la production de lait AOP, qui représente plus de la moitié de notre collecte et fournit Les Fromageries Occitanes. L'activité bovine a été plus difficile. La fermeture du marché turc à cause de la FCO a été un coup d'arrêt brutal pour l'activité brou-tards vifs, alors que nous avions investi pour nous positionner sur ce marché. Pour la filière veau du Limousin, la valorisation est restée difficile, dans un marché avec une consommation en baisse. Nous gardons de bons espoirs avec le marché de niche du veau sous la mère. Pour les bovins de boucherie, nous avons très sensiblement amélioré la rentabilité de notre outil d'abattage et de transformation Covial, grâce au développement des volumes et à la maîtrise de nos prix de revient. Notre filière viande est en train de trouver sa cohérence économique, en se positionnant sur les segments porteurs du steak haché frais et des filières qualité à base de races rustiques. Notre filière porc, spécialisée dans le porc de montagne, compte 50 adhérents, pour 40 000 porcs charcutiers abattus par an, et deux outils de transformation (Cantal Salaisons et Porcentre). Elle continue sa croissance basée sur des produits de haut niveau de qualité et vient de se développer à l'export, vers les Pays-Bas.
Le groupe en chiffres clés 235 millions d'euros de chiffre d'affaires
10 000 adhérents coopérateurs
550 salariés
2 abattoirs
3 usines de transformation de produits carnés
LMH : Quelles sont vos orientations pour les années à venir ?
O.V. : Nous avons formalisé un projet d'entreprise sur quatre ans, « Horizon 2020 », dans lequel notre ambition est d'être le groupe coopératif de référence du Massif Central. Plusieurs domaines stratégiques de conquête ont été définis, comme la production énergétique, en développant davantage la méthanisation. Le deuxième porte sur les circuits courts collectifs. Nous avons ouvert l'année dernière notre premier corner alimentaire, Saveurs d'Altitude dans le Gamm Vert d'Aurillac. Nous envisageons d'étendre ce concept à d'autres magasins, tout en restant transparent avec la grande distribution, qui reste notre principal débouché. Nous souhaitons également nous diversifier dans la volaille. Nous sommes encore en phase de prospection et de recherche de partenaires, pour créer une filière volailles fermières de montagne. Sur le plan financier, ce plan stratégique prévoit de rehausser le niveau de rentabilité du Groupe Altitude, en visant un résultat net de 3 M€, vital pour accompagner nos projets de développement et aider encore mieux nos adhérents.