Le Festival du bœuf charolais en vedette
Les Marchés : Quel est l'intérêt des acheteurs, certains venant de loin, à se rendre au Festival du bœuf charolais début décembre ?
Hubert Burtin : En effet, toute la France, à l'exception du sud-ouest, vient s'approvisionner au Festival du bœuf charolais, parce que les acheteurs ont la certitude d'y trouver, parmi les 600 bêtes de haute qualité bouchère présentées, le produit qui conviendra parfaitement sur leur étal de fin d'année. Ce sont plutôt des bêtes lourdes. De plus, ils convoitent les plaques et diplômes de qualité attribués aux animaux primés, qui sont des références à exposer dans les magasins où cette viande sera commercialisée.
LM : Les éleveurs ne recherchent pas des «prix de folie» comme vous dites. Ils ont pourtant donné le meilleur d'eux-mêmes pour obtenir des animaux de grandes qualités bouchères. Quelle est leur principale motivation ?
H.B. : Il est important de souligner que les éleveurs de cette région possèdent un savoir-faire exceptionnel et qu'ils s'investissent beaucoup dans la préparation de leurs bêtes, ce qui leur donne le droit d'espérer en retirer un bon prix de vente.
Néanmoins, ce n'est pas notre objectif principal. Comme dans les manifestations de ce genre il y a quelques «envolées» sur les grands prix d'Honneur et ensuite, pratiquement la totalité des bovins est vendue légèrement au-dessus du marché. Nous voulons avant tout que le Festival du bœuf charolais soit un support pour la communication sur la viande charolaise, afin que les éleveurs bénéficient de retombées commerciales favorables sur l'ensemble de l'année.
LM : L'an dernier, lors du congrès national de la viande bovine charolaise que vous avez organisé, le représentant de SVA, qui se trouve être le principal acheteur du Festival du bœuf, avait fait part de très bons résultats avec des animaux jeunes. Cela est-il de nature à déstabiliser le berceau de la race charolaise ?
H.B. : Les éleveurs charolais sont attachés aux traditions et ne sont pas facilement déstabilisés. Mais ils écoutent, analysent et s'adaptent. Ce programme, «BNR» pour «Bœuf de nos régions», est destiné à fournir une viande jeune de qualité sous la marque Jean Rozé. Il est appelé à se développer. L'Association des éleveurs de Saône-et-Loire est partenaire, cela n'ayant pas d'incidence sur la race.
LM : Quelle place dans le marché visent les éleveurs qui s'impliquent dans ce grand concours ?
H.B. : A l'image de toutes les compétitions, ce concours est un stimulant pour les éleveurs et l'ensemble de la race charolaise, sa spécificité principale étant de se situer en race pure. Cette compétition demande beaucoup de recherche de la part des éleveurs, sur le plan génétique en premier lieu, ce qui engendre obligatoirement des résultats positifs pour tous les utilisateurs du charolais. Bien entendu ce n'est pas la partie la plus visible de la manifestation, mais elle est très importante.